Page 82 - Desastre Toxicomanie
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Le désastre des toxicomanies en France                                                                                               Immersion dans l’alcool



                 paradoxe » soit contesté par certains épidémiologistes, quelques
                 chercheurs s’appliquent à en déterminer la cause. On est dans une
                 situation qui s’apparente à celle de l’homéopathie, dans laquelle
                 certains s’échinent à trouver un mécanisme d’action à des effets
                 dont aucun n’a jamais été objectivement démontré (du moins à
                 un niveau différent de celui d’un placebo). Le resvératrol, au côté
                 d’autres polyphénols, dont la procyanidine, présents dans les vins
                 rouges, sont l’explication  brandie  (sans y) par le  très puissant
                 lobby alcoolier.
                   Il s’est vendu (peut-être se vendent-elles encore ?) des ampoules
                 buvables de whisky, sous le nom de « Gogotine  ». Ce pourrait être
                                                             ®
                 l’origine du terme « gogo », qui désigne des personnes crédules ;
                 comme leurs consommateurs qui voyaient en elles un aimable
                 médicament  pour traiter  l’angor/l’angine  de poitrine.  C’est une
                 des déclinaisons d’un grand  classique  de  la  manipulation  des
                 esprits, qui s’applique à faire associer la drogue à un médicament ;
                 « bon pour tout, bon pour tous » et, dès lors, pourquoi ne serait-il
                 remboursé par la Sécurité sociale ?
                   On sait que le RSA (Revenu de Solidarité Active) constitue une
                 subvention majeure aux alcooliers. C’est d’ailleurs le jour et le
                 lendemain de son versement (à tous les sens du terme) que les
                 ventes des vins et spiritueux s’envolent dans les grandes surfaces.

                 Les traitements que l’on peut opposer à l’alcoolomanie

                   La prise en charge médicamenteuse de l’alcoolisme fait appel
                 à différents agents :
                 - l’acétylhomotaurinate de calcium (Aotal ), qui pourrait interagir
                                                         ®
                  avec  un neuromédiateur, le  GABA (Acide  Gamma  Amino
                  Butyrique) ;
                 - la naltrexone (Revia , Nalorex ), un antagoniste des récepteurs
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                  opioïdes  du  type  mu.  Il  existe,  hors de  France,  une  forme  à
                  libération prolongée, active pendant un mois, le Vivitrol  ;
                                                                        ®
                 - le nalbufène (Selincro ), qui est un antagoniste des récepteurs
                                        ®
                  opioïdes des types mu et kappa, a récemment obtenu l’autorisa-
                  tion de mise sur le marché pour réduire l’appétence à l’alcool ;


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