Page 83 - Desastre Toxicomanie
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Le désastre des toxicomanies en France                       Immersion dans l’alcool



                   - le disulfiram (Espéral ), qui inhibe l’aldéhyde déshydrogénase,
                                         ®
                     l’enzyme  qui transforme  le principal  métabolite  hépatique  de
                     l’alcool,  l’acétaldéhyde  (toxique),  en acétate.  Cette  inhibition
                     enzymatique  provoque l’accumulation  d’acétaldéhyde  dans
                     l’organisme, ce qui suscite différentes manifestations toxiques :
                     des nausées, des vomissements, une rubéfaction  de la face,
                     une sudation, des vertiges, une chute tensionnelle… Ainsi, au
                     lieu du plaisir ou du soulagement habituellement perçu après
                     la consommation d’alcool, surviennent ces troubles. Une telle
                     stratégie dissocie le couple Pavlovien : alcool-plaisir, qui est le
                     substrat psychologique de la dépendance ;
                   - la  gabapentine (Neurontin ) est commercialisée  comme
                                                 ®
                     médicament  anti épileptique.  Chez le patient  épileptique  qui
                     consomme de l’alcool en même temps qu’il prend ce médicament,
                     apparaissent des troubles semblables à ceux observés lors d’une
                     association de l’alcool au disulfiram (Masson et coll., JAMA Int.
                     Med., 2013) ;
                   - un autre  antiépileptique,  le  topiramate  (Epitomax ), par un
                                                                       ®
                     mécanisme  différent  du précédent,  réduit  l’intempérance
                     alcoolique ;
                   - le bsaclofène, un antispastique/myorelaxant,  suscite actuelle-
                     ment un vif intérêt (cf. infra).
                      Citons encore, dans un inévitable désordre :
                   - la vitamine B1 (Manzando 2013) ;
                   - la  varénicline  (Champix ) ;  cet  antagoniste  des récepteurs
                                             ®
                     nicotiniques n’est admis actuellement que pour l’aide au sevrage
                     tabagique. Cependant, tabac et alcool constituant un couple très
                     uni, il est tentant, par sa prescription, de faire d’une pierre deux
                     coups ;
                   - l’oxybate de sodium, ou Gamma Hydroxy Butyrate, ou ƔOH,
                     (Alcover ) ; est utilisé  comme  anesthésique  général ; il est
                             ®
                     aussi connu comme agent de soumission chimique (mal nommé
                     « drogue du violeur », puisqu’il n’est pas consommé par ses
                     victimes à des fins addictives, mais qu’il leur est infligé). Ce
                     médicament est métabolisé par l’alcool déshydrogénase.

                      Pour les lecteurs  intéressés par la  neurobiologie  et  la
                   pharmacologie, sont énumérées maintenant les principales cibles


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