Page 80 - Desastre Toxicomanie
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Le désastre des toxicomanies en France Immersion dans l’alcool
Les faibles doses d’alcool (un à deux verres pro die, soit 10 à
20 g d’alcool pur) pourraient exercer un certain effet protecteur
vis-à-vis de la maladie d’Alzheimer. Cet argument est goulûment
brandi (en l’écrivant sans y) par les alcooliers. Ils ne manquent pas
non plus d’impartir à leurs produits les vertus d’une prévention des
accidents cardio-vasculaires. Des études suggèrent en effet que ces
accidents seraient diminués pour la consommation quotidienne
d’un verre de vin qui, de façon optimale, serait ingéré au cours
d’un repas. La communication à ce sujet parle sommairement
d’alcool, alors qu’il s’agit de vin rouge. L’effet paraît être celui
de polyphénols, en particulier du resvératrol (que l’on met
désormais à la sauce de la dermo-cosmétologie). De plus, l’alcool,
à faibles doses, a des effets anxiolytiques, pouvant exercer un effet
antistress…Toujours à faibles doses, l’alcool protégerait contre
l’insulino-résistance qui caractérise le diabète de type 2 (diabète
pléthorique, de la cinquantaine).
Sans se laisser anesthésier par les éléments précédents, qu’on se
devait néanmoins de restituer, considérons maintenant les méfaits
de l’alcool.
Au plan neurologique et psychique, l’ivresse simple, par son
effet désinhibiteur, peut être à l’origine d’une auto- ou d’une
hétéro-agressivité. Les doses très élevées peuvent déterminer
le coma alcoolique déjà évoqué. Les alcoolisations intenses
et chroniques installent des troubles neurologiques graves :
encéphalopathie de Gayet-Wernicke ; syndrome de Korsakoff ;
syndrome de Marchiafava-Bignami ; démences alcooliques…
Le foie paie un lourd tribut à l’alcool. En France, plus de
75 % des cirrhoses hépatiques sont d’origine alcoolique (on en
dénombre plus de 100.000 cas). Le risque de développer une
cirrhose alcoolique est lié à la dose. Il est accru par la consommation
de l’alcool en dehors des repas. Il est accru également : par la
répétition d’épisodes d’alcoolisation aiguë (« binge drinking ») ;
par l’existence d’une obésité ; par une surcharge hépatique en fer.
Pour une même dose d’alcool consommée, les femmes sont plus
vulnérables à une cirrhose que les hommes. Dans cet ensemble,
une seule bonne nouvelle, la consommation importante de café,
qui accompagne souvent l’alcoolisme (entre autres raisons pour
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