Page 75 - Desastre Toxicomanie
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Le désastre des toxicomanies en France Immersion dans l’alcool
L’association de l’alcool à la caféine a connu des développe-
ments anciens. Elle réapparaît en force, selon une nouvelle
modalité. L’adjonction au café d’un alcool fort est pratiquée de
très longue date, ainsi : l’association à l’eau-de-vie de pommes (le
calvados), soit dans la même tasse, soit dans le petit verre à coté ;
l’association au cognac ; au whisky (Irish coffee ) ; au rhum…
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Citons aussi les cocktails dans lesquels le Coca-cola , avec sa
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caféine, est associé à « l’alcool de genièvre » (alcool issu de la
fermentation de céréales, dans lequel est ajouté, pour macération,
des baies de genièvre (Juniperus communis, Cupressacées), c’est
le « Coca-ginebra » des soirées espagnoles.
Désormais, une boisson « énergisante », riche en caféine, le
« Red bull », accompagne l’alcool dans de nombreuses « soirées »,
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avec les conséquences néfastes déjà rapportées au chapitre « Les
Méthylxanthines, caféine… ».
Dans une thèse d’exercice (2012) que j’ai dirigée à l’université
de Rouen, la doctorante (C. Petit) comparait les consommations
et excès d’alcool d’étudiants en Lettres à ceux d’étudiants en
Pharmacie.
Considérant les états d’ivresse : 64 % des étudiants en Lettres
et 69 % des étudiants en Pharmacie déclaraient avoir connu au
moins un épisode d’ivresse alcoolique. Elle avait été unique pour
1 % seulement des étudiants ayant déclaré une ivresse alcoolique
au jour de l’interrogation ; pour 65 % de ceux qui avaient déclaré
une telle ivresse, elle s’était reproduite 2 à 3 fois dans l’année
précédant la réponse au questionnaire ; pour 15 % des étudiants
ces ivresses avaient un caractère à peu près mensuel ; pour 12 %
une ivresse était vécue 2 à 3 fois par mois ; pour 4 % des étudiants
l’ivresse était hebdomadaire et, enfin, 3 % déclaraient 2 à 3 ivresses
alcooliques hebdomadaires !
S’agissant maintenant des comas alcooliques, 13 % des
étudiants en Lettres et 11 % des étudiants en Pharmacie déclaraient
avoir connu dans leur vie (qui n’avait encore duré que 22 ans
environ) au moins un coma alcoolique. Parmi ceux qui déclaraient
avoir présenté un tel coma, il s’était produit une fois dans l’année
précédant le questionnement chez 65 % des étudiants en Lettres
et chez 62 % des étudiants en Pharmacie. Toujours dans le lot des
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