Page 76 - Desastre Toxicomanie
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Le désastre des toxicomanies en France                                                                                               Immersion dans l’alcool



                 étudiants ayant déclaré avoir eu un ou plusieurs comas ; 31 % des
                 étudiants en Lettres et 24 % des étudiants en Pharmacie, en avaient
                 présenté deux ou trois dans l’année. Chez 4 % des étudiants en
                 Lettres et chez 6 % des étudiants en Pharmacie, ces comas étaient
                 mensuels ou plurimensuels.
                   Un des objectifs à l’origine de cette comparaison des étudiants
                 en  Lettres  aux  étudiants  en  Pharmacie,  était  d’apprécier  si
                 l’enseignement  dispensé à ces derniers, focalisé  sur la santé
                 humaine  (physiologie,  toxicologie,  toxicomanies,  pathologie
                 médicale,  biologie clinique, etc.) rendait plus rare le nombre
                 d’épisodes d’ivresses et de comas. Ce n’est manifestement pas le
                 cas. Force est donc de constater, pour le déplorer, une dissociation
                 malheureuse entre le « ce que je sais et ce que je fais ». Ce constat
                 pessimiste devrait être pris en compte dans la façon d’enseigner
                 les toxicomanies. Il faudrait s’appliquer à transférer des notions
                 théoriques, actuellement dispensées d’une façon très académique,
                 vers des éléments pratiques, des cas cliniques, reliés à la « vraie
                 vie », afin d’interpeller directement chacun(e).
                   La fréquence inquiétante des comas alcooliques chez des sujets
                 jeunes (en l’occurrence de très jeunes adultes) a suscité des études
                 neurobiologiques  sur leurs  conséquences  cérébrales. Des effets
                 neurotoxiques  (destructions  neuronales)  ont  été  constatés  après
                 des comas alcooliques réitérés chez de jeunes rats.
                   De telles  intoxications  aiguës ne correspondent pas à
                 l’alcoolisme ; néanmoins, expérimentalement, elles font le lit d’un
                 alcoolisme  tardif. Des rats qu’on alcoolise de façon massive à
                 plusieurs reprises pendant leur adolescence, et que l’on soumet, à
                 l’âge adulte, à un libre choix entre un biberon d’eau et un biberon
                 d’une solution d’alcool, présentent une appétence très supérieure
                 pour ce dernier biberon, à la différence des rats témoins n’ayant
                 pas subi d’alcoolisation durant leur jeunesse.
                   Lors du coma alcoolique peuvent survenir des vomissements ;
                 au lieu de s’extérioriser par la bouche, ils peuvent être inhalés
                 dans les voies broncho-respiratoires. Ce phénomène correspond
                 à une sorte de noyade, qui peut mettre  en jeu, de façon
                 immédiate, le pronostic vital. Les voies respiratoires ne sont pas
                 histologiquement protégées contre le liquide gastrique, très acide


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