Page 73 - Desastre Toxicomanie
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Le désastre des toxicomanies en France                       Immersion dans l’alcool



                   un verre, barré d’un signe interdit. Mais, comme le déplorait le
                   professeur Roger Nordmann, la loi ne précise ni la taille que devrait
                   avoir ces pictogrammes, ni leur couleur, ni leur emplacement
                   sur la bouteille, de telle sorte que la présentation la plus discrète
                   (couleur, taille, emplacement) prévaut habituellement.
                      Une étude de madame  Marie-Josèphe Saurel-Cubizolles
                   (INSERM), publiée  dans le « Bulletin  épidémiologique
                   hebdomadaire de l’Institut de veille sanitaire » constate que 23 %
                   des françaises continuent de consommer de l’alcool pendant leur
                   grossesse. Ce comportement, à risque pour l’enfant,  concerne
                   surtout  des  femmes  appartenant  à  des  milieux  socialement
                   favorisés (cadres, professions intellectuelles...),  ainsi que des
                   femmes ayant déjà plusieurs enfants.


                   L’alcool et l’inconduite automobile
                      L’alcool, du fait de son caractère licite et, partant, banalisé, est
                   la drogue la plus fréquemment impliquée dans les accidents de la
                   voie publique. Il est responsable d’un tiers des accidents mortels
                   de la route, ce qui justifie les contrôles éthylométriques effectués
                   par la gendarmerie au bord des routes. L’association très fréquente
                   de l’alcool et du cannabis, chez les plus jeunes, multiplie par 14
                   le risque d’accidents  mortels. Différents autres psychotropes
                   potentialisent  ses effets (benzodiazépines  anxiolytiques,
                   reliquats  matinaux d’hypnotiques benzodiazépiniques  ou
                   non  benzodiazépiniques  (Stilnox ,  Imovane ),  antihistami-
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                   niques H1 franchissant la barrière hémato-encéphalique ; et, plus
                   largement, tous les agents sédatifs/psycholeptiques, ainsi que les
                   anticholinergiques muscariniques.
                      Plusieurs marqueurs biologiques peuvent attester de l’alcoolo-
                   dépendance et plus encore de la maladie alcoolique d’un patient.
                   Ainsi, le volume moyen des globules rouges (VGM) qui se trouve
                   accru (≥ 95 microns cube/µ ) ; c’est aussi la mesure d’une activité
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                   enzymatique hépatique induite par l’alcool, la gamma glutamyl
                   transpeptidase  (ɣGT)  ;  c’est  également  le  taux  d’une  protéine
                   fixant le fer, qui subit sous l’influence de l’alcool des modifications
                   qualitatives, la transferrine désialylée (CDT). Un autre marqueur
                   tend à s’imposer, l’éthylglucuronide. Ce métabolite de l’alcool se


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