Page 68 - Desastre Toxicomanie
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Le désastre des toxicomanies en France                                                                                               Immersion dans l’alcool



                   Dans ces liquides de fermentation, l’alcool, lui-même, stoppe
                 le processus  enzymatique,  quand sa concentration  avoisine les
                 15 degrés alcoolique. Les apéritifs dont le degré alcoolique est
                 supérieur (souvent ≥ 18°) sont obtenus en adjoignant au moût une
                 solution d’alcool, selon l’opération du « mutage » ; ainsi le Porto.
                   Rappelons  que  le  degré  alcoolique  (ou degré  alcoométrique
                 centésimal) est le pourcentage volumétrique d’éthanol pur dans
                 un mélange  liquide. Ainsi, un verre  standard  de 100 millilitres
                 d’un vin ayant un titre alcoolique de 12,5 degrés comporte 12,5
                 millilitres d’éthanol pur, soit 12,5 x 0,8 = 10 grammes d’alcool
                 pur.  Le  même  calcul  peut  être  fait  pour  «  un  demi  »  de  bière
                 (250 ml) titrant 5 degrés (5 x 2,5 x 0,8 = 10 grammes d’alcool) ;
                 ou avec un whisky (35 ml) titrant 40 degrés (40 x 0,35 x 0,8 = 10
                 grammes d’alcool). Ainsi, chaque verre standard pour la boisson
                 considérée, correspond à une « unité alcoolique » et contient donc
                 10 grammes d’éthanol pur. Son ingestion fait croître, en moyenne,
                 chez l’homme (davantage chez la femme) le niveau de l’alcoolémie
                 de 0,20 g/L. Il faut en moyenne une heure à l’organisme masculin
                 pour éliminer ces 10 g d’alcool (1h30 chez la femme) ; et ainsi
                 faire  baisser l’alcoolémie  de 0,20 g/L.  On peut  apprécier  ce
                 que l’on est autorisé à boire (disons trois unités alcooliques au
                 maximum chez l’homme, et deux unités chez la femme) au cours
                 d’un repas qui durerait plus d’une heure, pour prendre le volant
                 avec une alcoolémie inférieure au taux répréhensible de 0,50 g/L.

                   L’alcoolo-dépendance  peut  se  définir  comme  l’incapacité  de
                 se priver de la consommation de toute boisson alcoolique (cidre,
                 poiré et bière y compris) une journée entière par semaine. Une telle
                 incapacité affecte 4 à 5 millions de français. Chez ces individus
                 « alcoolo-dépendants  » (qui peuvent  n’être  jamais  ivres), la
                 privation  complète  d’alcool  suscite un état  désagréable  qu’ils
                 s’appliquent à ne pas affronter, en trouvant toujours de bonnes
                 raisons d’y échapper.
                   Six pour cent des « alcoolo-dépendants » consomment (à eux
                 seuls) un tiers de toute la consommation  nationale  d’alcool  ;
                 ces sujets sont les alcooliques. Cette expression ne doit pas être
                 prise avec le caractère  péjoratif qui lui est souvent attaché.  Il


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