Page 65 - Desastre Toxicomanie
P. 65
Le désastre des toxicomanies en France
Chapitre IV
Immersion dans l’alcool
(comme l’amiral Nelson au retour de Trafalgar)
Un sondage, effectué par l’INPES (Institut National de
Prévention et d’Éducation pour la Santé), a interrogé par téléphone
30.000 Français sur leur consommation d’alcool, de tabac et
d’autres drogues, pour établir une cartographie des consommations
régionales des drogues licites ou illicites. Il a porté une attention
particulière aux pratiques des individus âgés de 15 à 30 ans. Cette
enquête fait apparaître que la proportion de buveurs réguliers
de boissons alcooliques, qui était de 15 % en 2005, est passée
à 11 % en 2010, avec des disparités notables selon les régions
françaises. Ce sont les Lorrains qui, quotidiennement, boivent le
moins de boissons alcooliques (8,1 %) ; à l’opposé, les habitants
du Languedoc-Roussillon sont deux fois plus nombreux à en boire
quotidiennement (16,6 %). Ils sont talonnés par ceux de Midi-
Pyrénées, du Nord-Pas-de-Calais et des Pays de la Loire. Les
Bretons se singularisent par une moindre proportion de buveurs
réguliers mais, par contre, on y dénombre davantage d’ivresses
aiguës dans l’année : 28 % des Bretons ont été ivres une fois dans
l’année ; 15 % l’ont été trois fois, ce qui correspond au double de
la moyenne nationale (8 %). Globalement, en France, la fréquence
des ivresses (au moins une fois au cours de l’année) s’est accrue
entre 2005 et 2010, passant de 15 % à 19 %.
Quand Pasteur a déclaré « le vin est la plus saine et la plus
hygiénique des boissons », il voulait exprimer qu’il n’était pas
le vecteur d’agents bactériens. Mais la formule a été détournée
pour faire l’apologie de la « dive bouteille ». On vit fleurir des
déclarations telle celle d’un politicien, candidat à une élection
au conseil général, que mon Père, scandalisé, me restituait :
« L’alcool, le bon alcool, non seulement est utile, mais nécessaire
au travailleur ». Notre village de 1.700 habitants comptait alors
18 bistrots !
65