Page 61 - Desastre Toxicomanie
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Le désastre des toxicomanies en France                        Le tabac sans enfumage



                   était plus intense. Plus on tombe de haut et plus on dispose de
                   temps pour le réaliser et pour le déplorer. Plus la chute est pénible
                   et plus elle redouble l’envie de remonter sur la cime, c’est-à-dire
                   l’envie de reprendre une cigarette.
                      Chez  un sujet  naïf  vis-à-vis  de la  nicotine  (naïf  au sens
                   pharmacologique du terme, i.e. n’ayant jamais été exposé à cette
                   substance), son administration isolée sous la forme de patches,
                   sprays, chewing-gums, e-cigarettes, requiert un nombre important
                   d’administrations  pour que s’installe  une  dépendance.  Par
                   contre, avec le tabac fumé, par le jeu maléfique des adjuvants,
                   traitreusement  introduits par les industriels du tabac (adjuvants
                   générateurs d’aldéhydes volatiles : acétaldéhyde, formaldéhyde/
                   formol,  acroléïne,  crotonaldéhyde..,  qui  inhibent  les  Mono
                   Amines Oxydases, ces enzymes au service de la destruction de la
                   dopamine), l’addiction s’installe beaucoup plus rapidement et à
                   un très haut niveau.
                      La liste des substances potentiellement toxiques de la fumée
                   du tabac est très longue ; plus de 90 substances nocives y sont
                   détectées  à  un  niveau  significatif.  Nous  renonçons  ici  à  leur
                   énumération  fastidieuse,  pour nous concentrer  sur trois d’entre
                   elles : les goudrons, l’oxyde de carbone et la nicotine.
                      Les  goudrons de  la  fumée  du tabac  doivent  être  mis  en
                   exergue, en raison de leur richesse en substances cancérigènes.
                   La  carcinogénèse  du  tabac  fumé  est  une  expression  fréquente
                   et  grave  de  sa toxicité.  Elle  affecte  particulièrement  l’appareil
                   broncho-pulmonaire (85 % des cancers du poumon) ainsi que le
                   larynx et le pharynx. Le tabac est incriminé, avec une moindre
                   incidence, dans d’autres cancers : de l’œsophage (davantage chez
                   les fumeurs de pipes) ; de la vessie ; du pancréas ; du col utérin.
                   Le tabac est responsable, à lui seul, d’un tiers de l’ensemble des
                   cancers. Des hydrocarbures polycycliques sont particulièrement
                   en cause  : benzo[a]pyrène, dibenzopyrène,  cyclopenta  [c,d]
                   pyrène, dibenzanthracène...
                      L’oxyde de carbone (le CO) doit également être dénoncé. Ce
                   gaz était présent dans le gaz domestique qui était produit autrefois
                   par les  cokeries.  C’est ce  gaz  qui émane  des poêles au tirage
                   défectueux. Il est produit en abondance par la combustion du tabac.


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