Page 57 - Desastre Toxicomanie
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Le désastre des toxicomanies en France                        Le tabac sans enfumage



                   ou inconsciente,  de  façon  bénévole  ou rémunérée,  la  publicité
                   du  tabac  ;  ainsi  George  Sand  (non  pas  cendre)  ou  Simone  de
                   Beauvoir (imitant Jean-Paul Sartre). Dans le monde du cinéma
                   et du spectacle : Sophia Loren, Brigitte Bardot, Madonna et cent
                   autres y sont allées de leurs volutes de fumée (voluptueuses volutes
                   tueuses...).  Rendons  hommage  à  Colette  qui,  dans  une  lettre  à
                   sa fille dont elle avait appris qu’elle fumait, qualifia le tabac de
                   « despotisme de l’habitude ».
                      Le lobby du tabac s’est concentré sur cette clientèle féminine,
                   trouvant sa consommation en retard, relativement à celle de sa
                   clientèle masculine. Il a développé des messages spécifiques ainsi
                   que  des  produits  spécifiques,  plus  féminins.  Des  personnalités,
                   rendues bien vite emblématiques, ont présenté le tabac comme :
                   moyen d’affirmation de la « libération de la femme » ; manifestation
                   de l’égalité des sexes ; psychostimulant ; rupture avec l’éducation
                   des bonnes sœurs ; symbole du luxe et même de la luxure ; moyen
                   de limitation de son poids (diminution de l’appétit et augmentation
                   de la dépense énergétique). Ceci est intervenu simultanément à la
                   diffusion de la contraception œstro-progestative. La rencontre de
                   l’éthinylœstradiol (l’œstrogène de ces pilules) et du tabac a recruté
                   un certain nombre d’infarctus du myocarde, totalement inconnus
                   auparavant chez des femmes en période d’activité génitale…
                      La pratique féminine des sports est souvent plus ludique, moins
                   marquée par la recherche de la performance, que chez l’homme.
                   Aussi, le handicap que fait peser le tabagisme sur les performances
                   sportives ne crée pas chez la femme, au même niveau que chez
                   l’homme, une réticence  à son usage. Cette moindre dissuasion
                   peut contribuer à l’explication du plus grand nombre actuel de
                   fumeuses que de fumeurs à l’université.
                      Les jeunes fument de plus en plus tôt leur première cigarette. Les
                   cigarettes en chocolat pourraient avoir créé chez eux l’impatience
                   d’accéder à la cigarette de tabac. Des parfums/arômes particuliers
                   ont été développés pour faciliter leur approche du tabac. On voit
                   se dessiner le détournement des e-cigarettes/vapoteurs/cigarettes
                   électroniques de ses bons objectifs (la réduction chez le fumeur de
                   la toxicité du tabac), pour les mettre au service du recrutement de
                   jeunes futurs tabagiques.


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