Page 53 - Desastre Toxicomanie
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Le désastre des toxicomanies en France                        Le tabac sans enfumage



                      La consommation de tabac, drogue licite,  a été largement
                   encouragée de façon officieuse autant qu’officielle. Le prosélytisme
                   officieux use d’une multitude de messages subliminaux. Divers
                   médias  ont beaucoup  donné et,  en contrepartie,  beaucoup reçu
                   pour ce faire. La publicité a été intense. Le cinéma a largement
                   contribué à créer, dans l’esprit du public, des liens entre : le tabac
                   et l’accès au statut d’adulte ; le tabac et la virilité ; le tabac et la
                   libération de la femme ; le tabac et la liberté ; le tabac et le plaisir ;
                   le tabac et la séduction… Les encouragements officiels n’ont pas
                   été moins scandaleux. L’amnésie a fait oublier ceux qui en furent
                   responsables.  Ainsi, des politiciens  irresponsables  ont  autorisé
                   que l’on vende des cigarettes, par paquet de quatre, « les P4 » ou
                   « Parisiennes  », évidemment à bas prix ; ce fut un véritable piège
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                   tendu aux gamins. J’en fus le captif à l’âge de 12 ans ; passant sans
                   transition du budget « Carambars  » (longs caramels, enveloppés
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                   dans un papier plastifié torsadé à chaque extrémité), au budget
                   « P4 » (les « Parisiennes  »). Au collège, en classe de cinquième,
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                   ces quatre cigarettes suffisaient à la consommation hebdomadaire
                   d’un « pensco » (interne/pensionnaire). Il les fumait en cachette,
                   dans les « chiottes » ou au fond de la cour « de récré ». Il tirait
                   subrepticement  deux ou trois bouffées, puis détachait  la partie
                   incandescente et interrompait la combustion résiduelle en grattant
                   le bout de la cigarette sur un mur. Une cigarette était fumée en
                   trois fois (matin, midi et soir). Après les grandes vacances, pendant
                   lesquelles la consommation était moins surveillée, on fumait des
                   cigarettes entières et, à la rentrée en quatrième, le besoin étant
                   plus grand, c’étaient alors trois paquets de P4 par semaine. En
                   seconde,  au  lycée,  la  restriction  par  contrainte  s’effaçait,  on
                   pouvait  fumer librement  dans la  cour de récréation,  comme  le
                   faisaient les « pions », les « surgets », les « profs » et le censeur.
                   Chez  les  fumeurs  précoces,  la  consommation  partait  en  flèche
                   (un demi-paquet par jour pour un pensionnaire) ; c’était naturel ;
                   normal ; on faisait comme tout le monde. Le non-fumeur se voyait
                   soumis à des incitations, à des propositions de cigarettes. Il était
                   raillé s’il y résistait (« gonzesse », « dégonflé », « chochotte » et
                   autres amabilités). Pour ceux qui avaient résisté à ces incitations et
                   pressions multiples, un deuxième piège leur était tendu, telle une


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