Page 56 - Desastre Toxicomanie
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Le désastre des toxicomanies en France                                                                                               Le tabac sans enfumage



                 de dix années. Le fait d’avoir fumé jusqu’à l’âge de 40 ans comporte
                 des risques substantiels, mais la poursuite de la consommation au-
                 delà de cet âge comporte des risques dix fois supérieurs. L’arrêt
                 du tabac avant 40 ans réduit de plus de 90 % l’excès de mortalité ;
                 l’arrêt avant 30 ans réduit ce risque de plus de 97 %.
                   Les deux tiers des 79.000 morts du tabac sont des hommes,
                 parce qu’il y a trente ans, en France, les hommes étaient deux fois
                 plus nombreux à fumer que les femmes. Des enquêtes récentes
                 montrent que les femmes sont désormais un peu plus nombreuses
                 à fumer que les hommes. On peut ainsi anticiper que si rien ne
                 vient troubler cette évolution morbide, dans 20 ans, en France, ce
                 ne seront pas 79.000 mais 90.000 décès qui seront chaque année
                 imputables au tabac, avec une égalité homme/femme. Voilà une
                 expression bien sinistre de la parité !
                   Les cancers du poumon ou de la gorge sont très majoritairement
                 la conséquence du tabagisme.
                   S’agissant des décès par cancers chez l’homme, toutes causes
                 confondues, ils sont estimés à 85.000 chaque année, dont 21.500
                 par cancer du poumon (à rang presque égal, le cancer colorectal
                 est à l’origine de 21.300 décès et le cancer de la prostate de 8.900
                 décès).
                   S’agissant des décès par cancers chez la femme, ils sont estimés
                 annuellement à 63.000, dont 12.000 par cancer du sein puis, à rang
                 presque égal, le cancer du poumon avec 8.700 décès et le cancer
                 colorectal avec 8.400 décès.
                   Alors que depuis 1961, la relation entre le tabac et la
                 cancérogenèse  était  clairement établie,  il a fallu attendre 1976,
                 pour que soit promulguée une première loi anti-tabac (Simone
                 Veil). La loi Évin, qui apportait des compléments à cette première
                 loi, ne date que de 1991 ; elle s’est aussi attaquée à l’alcool. Trop
                 communément, l’urgence législative s’exerce sur des broutilles,
                 des accès émotionnels, alors qu’elle prend tout son temps pour
                 traiter d’éléments majeurs. Le législateur s’attaque plus volontiers
                 aux maux de l’épiderme qu’à ceux du muscle ou de l’os…
                   L’attrait  féminin relativement  récent  pour le  tabac, est la
                 conjonction de plusieurs phénomènes. Certaines femmes célèbres
                 se sont affichées avec une cigarette faisant, de façon consciente


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