Page 58 - Desastre Toxicomanie
P. 58

Le désastre des toxicomanies en France                                                                                               Le tabac sans enfumage



                   L’interdiction  de  la  vente du tabac  aux  mineurs  n’est  pas
                 respectée  par  une  majorité  de  buralistes.  Ils  se  justifient  en
                 déclarant que s’ils refusaient cette vente, il se trouverait toujours
                 un copain majeur pour faire l’achat à la place du mineur et les
                 « taxer » ensuite pour sa transaction.
                   L’interdiction (tardivement instaurée) de fumer dans les cours
                 de récréation des collèges et des lycées, a déplacé à l’entour des
                 établissements, durant les intercours, la consommation du tabac.
                 C’est là que les « dealers de shit » viennent proposer leur « came ».
                   Déplorons ici l’image  désastreuse du pion ou du conseiller
                 d’éducation,  la cigarette  aux lèvres, qui surveille  l’entrée  des
                 élèves  dans  le  collège.  Cette  aberration  m’est  infligée  chaque
                 matin, lorsque je passe devant un collège situé sur mon chemin.
                 Aucune association de parents d’élèves ne semble s’en émouvoir.
                 N’oublions pas, non plus, quelques professeurs qui, au sortir de
                 l’établissement,  n’attendent  pas de s’en éloigner  pour allumer
                 leur cigarette. La cour de notre Faculté de médecine et pharmacie,
                 grande ouverte sur la rue, est jonchée  de mégots, malgré  les
                 cendriers sur pieds disposés pour les accueillir. La présence de
                 ces cendriers donne implicitement l’autorisation de fumer. Cette
                 faculté, dans laquelle sont enseignés les méfaits des drogues et la
                 prise en charge, leurs victimes, donne ainsi aux passants l’image
                 du « faites ce que je dis mais ne faites pas ce que je fais » !
                   Passant chaque jour devant l’entrée au public d’un centre anti-
                 cancéreux, je m’irrite d’y voir stationner, fumant ostensiblement,
                 des  personnes  de  tous  âges.  Un  jour  où  cela  m’exaspérait
                 davantage, je ne pus m’empêcher de dire à une des fumeuses en
                 faction que « fumer devant un centre anticancéreux, me paraissait
                 aussi choquant que de faire le tapin sur le parvis de la cathédrale
                 ». La réaction fut vive, instantanée ; cependant, mon interpellation
                 a peut-être initié la réflexion qu’elle voulait susciter ?


                   Les  79.000 morts  imputables au  tabac,  ne  doivent  pas faire
                 oublier  toutes ses autres  victimes,  ses estropiés,  qui  mourront
                 d’autre chose, mais dont la qualité de vie sera gravement altérée
                 par les conséquences du tabagisme :


                                               58
   53   54   55   56   57   58   59   60   61   62   63