Page 55 - Desastre Toxicomanie
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Le désastre des toxicomanies en France                        Le tabac sans enfumage



                   lesquelles quatre régions affichent des proportions inférieures à
                   celles observées dans le reste du territoire : l’Ile-de-France, les
                   Pays de la Loire, l’Alsace et la région Rhône-Alpes. Cette enquête
                   révèle aussi que les jeunes fument plus que leurs aînés.
                      La lourde insistance avec laquelle on va traiter de la mortalité
                   et de la morbidité  liées au tabac ne parviendra  pas à restituer
                   l’importance du péril. Les chiffres effrayants qu’on va indiquer
                   devraient être martelés, transformés en litanies. Si on renonçait
                   enfin à utiliser une balance pour peser les morts en fonction de
                   notre affectivité, il deviendrait difficile de s’émouvoir des morts
                   que chaque accident ou chaque attentat, ou chaque guerre, nous
                   réserve quotidiennement ; fussent-ils par dizaines, ou par centaine,
                   quand on sait que le tabac fait, en France, chaque jour, fêtes et
                   dimanches, 235 victimes (l’équivalent du crash d’un Airbus rempli
                   de fumeurs). Le tabac  est la  première  cause de mort évitable.
                   Il est responsable, chaque année, en France, de 79.000 morts.
                   Simultanément les accidents routiers ne font « que »10 à 12 morts
                   par jour, soit 20 fois moins que le tabac. Alors que les déplacements
                   routiers sont souvent indispensables, la consommation de tabac
                   ne l’est absolument  pas. L’attention  des pouvoirs publics se
                   porte surtout sur les 3.800 morts annuels de la route, tandis que
                   les  médias,  par  leur  attention  très  sélective,  relativisent,  voire
                   occultent, cette catastrophe majeure dont le tabac est responsable.
                   Enfonçons le clou, pour donner des arguments à ceux qui veulent
                   s’appliquer à prévenir l’entrée de nos jeunes dans le tabagisme :
                     - Un fumeur sur deux mourra d’une affection en relation avec sa
                     consommation tabagique.

                     - L’espérance de vie d’un fumeur est abrégée en moyenne de 15
                     à 20 ans.
                    - Chaque paquet de cigarette abrège la vie de quatre heures.
                      Si « le poison est dans la dose », il réside aussi dans la durée de
                   son exposition. L’étude anglaise de Pirie et coll. (The Lancet, 2013,
                   381, 133-44 : “The 21st century hazards of smoking and benefits
                   of stopping : a prospective study of one million women in the
                   U.K.”), a établi que dans la population féminine étudiée, 2/3 des
                   décès sont imputables au tabac ; le tabac abrège l’espérance de vie


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