Page 60 - Desastre Toxicomanie
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Le désastre des toxicomanies en France                                                                                               Le tabac sans enfumage



                   Les effets du tabac recherchés par le fumeur sont essentiellement
                 ceux de sa nicotine. Ces effets sont « boostés »/potentialisés par
                 des aldéhydes volatils, engendrés par la combustion de certaines
                 substances ajoutées à dessein au tabac (entre autres, de l’éthylène
                 glycol,  des chromones...). La  nicotine  agit  au  niveau  cérébral
                 en s’adressant à certains  guichets  ; exprimé  d’une façon plus
                 pharmacologique, en stimulant un type particulier de récepteurs
                 - les récepteurs nicotiniques.  Ces récepteurs  sont ceux  d’un
                 neuromédiateur  ubiquiste,  l’acétylcholine.  Leur  stimulation
                 par la  nicotine accroît  l’activité  électrique  des neurones méso-
                 accumbiques dopaminergiques, leur faisant intensément libérer de
                 la dopamine (cf. chap. I).
                   Les aldéhydes volatiles formés par la combustion de substances
                 spontanément présentes dans le tabac, mais qui lui sont surtout
                 ajoutées  afin  de  le  rendre  plus  addictif,  agissent  selon  une
                 modalité que l’on va préciser. Ces aldéhydes accèdent rapidement
                 au cerveau (entre autres structures, au noyau accumbens) ; ils
                 inhibent l’activité des enzymes Mono Amines Oxydases (MAO
                 des types  A et  B), qui sont impliquées  dans la  dégradation/
                 l’inactivation de la dopamine. Ces aldéhydes ferment en quelque
                 sorte l’écluse dopaminergique ; ils bouchent le trop-plein de la
                 dopamine et, ce faisant, accroissent son stock libérable dans le
                 noyau accumbens. C’est alors que la nicotine arrive sur ce terrain
                 ainsi préparé. Elle  stimule  les récepteurs  nicotiniques  de l’aire
                 du  tegmentum  ventral  ;  elle  intensifie  l’activité  électrique  des
                 neurones dopaminergiques méso-accumbiques  ; elle ouvre les
                 portes de l’écluse derrière lesquelles la dopamine s’est accumulée
                 à un haut niveau.  La dopamine,  abondamment  libérée, stimule
                 intensément  ses récepteurs  dopaminergiques  D   du noyau
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                 accumbens. Il en résulte un plaisir redoublé, relativement à celui
                 qu’aurait provoqué la seule nicotine, si le niveau de libération de
                 la dopamine n’avait pas été accru par ces inhibiteurs de MAO.
                 Quand  prend  fin,  assez  brutalement,  l’effet  de  la  nicotine  (du
                 fait de son élimination rapide de l’organisme), la concentration
                 de dopamine  chute dans les espaces synaptiques des neurones
                 dopaminergiques accumbiques. Au plaisir éprouvé succède alors
                 un déplaisir ; il est d’autant mieux perçu que le plaisir antérieur


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