Page 63 - Desastre Toxicomanie
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Le désastre des toxicomanies en France Le tabac sans enfumage
Un fumeur sur quatre n’atteint pas l’âge de la retraite. Le tabac
qui accroît le tonus psychique, l’éveil, l’attention, l’ambition et
ainsi augmente la productivité au travail et la production de riches-
ses, abrège le temps pendant lequel le sujet puisera dans les caisses
de retraite. Ainsi, pour des économistes bornés, le tabac pourrait
contribuer à résoudre le problème aigu des retraites (cotiser plus
puis prélever moins longtemps). Les caisses d’assurance maladie
ne partagent pas cette analyse, en raison des nombreux jours d’arrêt
de travail et des soins très couteux générés par le tabagisme ;
les derniers mois d’hospitalisation pour un cancer du poumon ou
du larynx, sont aussi pénibles qu’onéreux.
Eu égard au nombre énorme des consommateurs de tabac et
à sa toxicité de mieux en mieux connue, un vaste marché s’est
ouvert pour tenter d’en détacher ses victimes potentielles. Les
modalités offertes sont multiples, mais leurs résultats sont des plus
médiocres ; énumérons les :
Les méthodes psychologiques font appel à l’effet placebo, avec
l’auriculo-thérapie, l’homéopathie, les tisanes, les rebouteux...
Les méthodes pharmacologiques proposent :
- un agoniste dopaminergique indirect, développant des effets
antidépresseurs, le bupropion = Zyban ;
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- des stimulants directs des récepteurs nicotiniques, moins puissants
que la nicotine elle-même : la varénicline = Champix (produit
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de synthèse), la cytisine (alcaloïde des cytises, de la famille des
Fabacées, qui pourrait être aussi efficace que la varénicline, à un
moindre prix). Ces médicaments font suite à la lobéline (de la
Lobelia inflata, famille des Lobéliacées), qui fut commercialisée
sous le nom de Lobatox .
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- des modificateurs du goût du tabac, visaient à le rendre désa-
gréable. Cette stratégie a fait appel à des pastilles de vitellinate
d’argent, qui n’ont plus cours ;
- la nicotine elle-même, est largement utilisée, pour permettre la
rupture avec l’usage de la cigarette. Il s’agit d’une rupture : avec la
gestuelle ; avec les aldéhydes volatiles potentialisateurs de l’effet
libérateur de dopamine de la nicotine ; avec le « heat throat », cet
échauffement de la gorge qui participe, sur un mode Pavlovien,
à l’addiction au tabac fumé ; avec les goudrons cancérigènes ;
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