Page 48 - Desastre Toxicomanie
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Le désastre des toxicomanies en France Les méthylxanthines
associés à leur abus, quelques précautions d’emploi et un opportun
conseil de modération.
La consommation de café et des autres boissons caféinées
doit être déconseillée au cours de la grossesse. Remarquons que
la nature fait parfois bien les choses, puisqu’elle modifie chez
quelques femmes enceintes le goût du café, en le rendant moins
agréable, au point de les inciter à s’en éloigner. C’est opportun,
car la caféine réduit la perfusion placentaire et accélère le rythme
cardiaque (tachycardie) du fœtus.
Un traitement réitéré de jeunes rats par de la caféine suscite,
quand ils ont atteint l’âge adulte, une plus grande propension
à s’autoadministrer de la cocaïne. Ce constat invite à différer
chez l’enfant l’entrée dans une consommation importante de
caféine (Coca et autres Pepsi Cola ), par crainte d’accroître à
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l’adolescence et à l’âge adulte, son appétence pour d’autres
psychostimulants plus puissants.
Revenons sur la réversion qu’opère la caféine (« Red Bull »)
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des effets ébriants, sédatifs, hypnotiques et même anesthésiques
généraux (comatogènes) de l’alcool. Nous l’avons constaté, sur des
souris privées par manipulation génétique de leurs récepteurs A a
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de l’adénosine (souris K.O. A a ; ce qui s’écrit aussi A a-/-). Ces
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récepteurs A a sont stimulés physiologiquement par l’adénosine
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et bloqués par la caféine. Ils sont stimulés d’une façon intense
par l’adénosine lors d’une consommation importante d’alcool
(l’alcool accroissant la concentration extra-cellulaire d’adénosine).
Les souris A a-/- ne sont plus plongées dans un coma alcoolique
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après l’administration d’une très forte dose d’alcool (5 grammes
par kilogramme de poids corporel ; instaurant une alcoolémie de
l’ordre de 5 grammes par litre). D’une façon similaire, on prévient
le coma alcoolique de souris normales (wild type, qui n’ont donc
pas subi l’invalidation du gène codant les récepteurs A a) si l’on
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fait précéder l’administration de cette très forte dose d’alcool par
celle d’une dose élevée de caféine. Ces souris échappent ainsi au
coma alcoolique, proche d’un état d’anesthésie générale. Celles
qui recevaient d’emblée la haute dose d’alcool restaient sur le
dos, les quatre pattes en l’air, quand on les disposait ainsi ; alors
que lorsqu’on faisait précéder l’administration d’alcool d’une
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