Page 43 - Desastre Toxicomanie
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Chapitre II

                    Les méthylxanthines : caféine, théophylline,
                                         théobromine

                                      (vive le café, ollé, ollé !)


                      Celles  et  ceux  que  ces  substances  intéresseraient,  au-delà
                   de la présentation  synoptique qui va en être faite,  pourront se
                   reporter au livre, qu’avec mon Ami, le défunt professeur Pierre
                   Delaveau,  nous avons  consacré  aux  café,  thé  et  chocolat,  pour
                   vanter leurs bienfaits psychiques et physiques (Odile Jacob, 2010
                   « Café, thé, chocolat  ; leurs bienfaits  pour le cerveau  et pour
                   le corps »). Dans ce livre, nous nous sommes autorisés, sans
                   qu’il soit besoin de nous tordre le bras, à qualifier la caféine de
                   « bonne drogue », ce qui n’a pas exclu quelques mises en garde,
                   recommandant, comme en toutes choses, sa consommation avec
                   modération.
                      Les plantes productrices de caféine  et de substances qui
                   lui sont apparentées, la théophylline et la théobromine, sont en
                   nombre limité : le caféier, le théier, le colatier, le maté ou yerba,
                   le guarana, le cacaoyer. Les principes actifs précités ressortissent
                   de  la  famille  des méthyxanthines.  Ses principaux  représentants
                   diffèrent, de l’un à l’autre, par le nombre et l’emplacement des
                   groupements méthyles (-CH ), portés par un squelette commun
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                   (la xanthine). Ainsi, la caféine est la 1, 3, 7 triméthylxanthine ; la
                   théophylline est la 1, 3 diméthylxanthine ; la théobromine est la 3,
                   7 diméthylxanthine. Ces molécules ont qualitativement les mêmes
                   cibles biologiques ; elles présentent  néanmoins des différences
                   quantitatives  d’effets. Leurs cibles  sont deux des quatre  types
                   connus des récepteurs  d’une  substance  endogène, ubiquiste,
                   l’adénosine : les récepteurs A  et A a. En agissant sur ces récepteurs,
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                   les méthylxanthines  s’opposent à la stimulation  exercée  d’une
                   façon toute physiologique par l’adénosine. Les méthylxanthines
                   s’opposent en particulier à la sédation, à l’adynamie, à la morosité,
                   à la résignation que suscite l’adénosine en stimulant ces récepteurs.
                   C’est par ce mécanisme que les méthylxanthines, caféine en tête,
                   stimulent l’éveil, l’attention, la disponibilité à l’instant présent ;


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