Page 41 - Desastre Toxicomanie

Le désastre des toxicomanies en France Drogues, toxicomanies, addictions

shootés, paumés, dans une solidarité du malheur). C’est aussi
l’exacerbation de vulnérabilités psychiatriques.
Les premières marches de cette descente aux enfers étaient
fleuries, mais, parvenu au fond du gouffre, qui se souvient que le
début du parcours avait pu s’apparenter au plaisir ? Il n’a jamais
été question dans tout cela de bonheur. Claude Olievenstein,
addictologue de l’hôpital Marmottan, disait « n’avoir jamais
rencontré de drogués heureux ».
Si la drogue a fait éprouver un sentiment qui a pu s’apparenter
au plaisir, celui-ci est éphémère. Il ne permet pas d’accéder au
bonheur qui correspond à un état plus durable et non rétréci à
un seul objet. La drogue fait tomber dans un torrent, dont il est
souvent impossible de remonter le cours. Elle précipite dans le
malheur, souvent abrégé par une mort prématurée.
Le plaisir que peut susciter la drogue aux premiers temps de ses
usages n’est manifestement pas constitutif du bonheur ; c’est une
porte qui s’ouvre toute grande sur les drames et le malheur.

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