Page 46 - Desastre Toxicomanie
P. 46
Le désastre des toxicomanies en France Les méthylxanthines
trentaine d’études (méta-analyse) portant sur près de 1.300.000
individus, dont 36.000 étaient atteints de maladies cardio-
vasculaires, a conclu que la consommation de café, même à dose
élevée, n’augmentait pas les risques associés à ces maladies
cardio-vasculaires (maladie coronarienne, accident vasculaire
cérébral, insuffisance cardiaque, mortalité cardio-vasculaire). Une
consommation entre 3 et 5 tasses par jour diminuerait même ce
risque (Ming Ding et coll., Circulation 2014, 129, 643-59).
Chaque consommateur de café sait caler sa consommation à un
niveau qui lui procure le plaisir qu’il recherche, sans s’aventurer
vers des consommations excessives qui feraient apparaître des
effets adverses. La consommation est habituellement d’un niveau
stable. C’est ce qui s’observe au travail, au cours de la semaine.
Elle tend par contre à fléchir, voire même à s’interrompre, durant
le week-end. C’est alors que peuvent apparaître des manifestations
d’abstinence, qui expriment un certain degré de dépendance
physique. Ces troubles du dimanche matin ne doivent pas être
interprétés (hâtivement) par le conjoint comme le fait que l’on
s’ennuie à la maison ; ils seront en effet corrigés par une ou deux
bonne(s) tasse(s) de café « bien serré ». Ces troubles consistent
en une adynamie, un manque d’entrain, une humeur morose,
une apathie, une indolence, une paresse idéatoire, une relative
hyperesthésie, des migraines, une bradycardie, une constipation.
L’oxymore qualifiant la caféine « de bonne drogue », que
nous avons exprimé dans le livre précité, repose sur son rapport
bénéfices/risques, qui est tout à fait favorable au numérateur.
C’est un tel rapport, qui préside à l’évaluation des médicaments.
Soumettant les autres drogues à ce type d’évaluation, nous n’en
trouvons aucune autre que la caféine qui puisse revendiquer un
rapport aussi favorable. La caféine ne crée pas de distorsion du
jugement ; elle n’installe pas d’ébriété, au contraire même elle réduit
les effets ébriants de l’alcool et du cannabis ; elle n’altère pas la
personnalité de son consommateur, elle l’aide même à l’exprimer ;
elle accroît ses performances intellectuelles en stimulant l’éveil,
l’attention ; elle facilite la formation de la mémoire à long terme ;
elle lutte contre le sommeil qui est la source fréquente (1/3 des
cas) des accidents de la route ; elle accroît, à un certain niveau,
46