Page 40 - Desastre Toxicomanie
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Le désastre des toxicomanies en France                                                                                       Drogues, toxicomanies, addictions



                 font, au contraire, percevoir les éléments appétitifs de certaines
                 drogues sur un mode magnifié ; en particulier quand elles sont
                 expérimentées  dans un contexte  d’initiation  plaisant (ludique,
                 amical, musical, sentimental…). Il s’établit alors une association
                 de type Pavlovien, qui associe un plaisir festif à la drogue. Une telle
                 initiation peut concerner des individus « sans problème », mais
                 qui pourraient bientôt en connaître. Les utilisateurs qui trouvent
                 dans la drogue  l’apaisement  d’un trouble,  la  perçoivent  d’une
                 façon quasi thérapeutique. De l’usage erratique, ils arrivent vite
                 à l’abus. Le plaisir éprouvé est à la mesure de leur soulagement.
                 C’est alors qu’apparaît  une tolérance  à l’effet  recherché.  Cette
                 tolérance les contraint à accroître les doses administrées et/ou la
                 fréquence des administrations, afin de retrouver ses effets initiaux.
                 Quand les effets deviennent  imperceptibles,  le toxicomane  y
                 ajoute d’autres drogues ; c’est l’escalade avec les très communes
                 polytoxicomanies. La sensation de plaisir n’est plus au rendez-vous
                 et, quand la drogue s’élimine, surviennent alors des manifestations
                 d’abstinence. Les troubles ressentis sont bien plus intenses que
                 ceux qui préexistaient à l’entrée dans la toxicomanie. Ils ne sont
                 dissipés que par une nouvelle administration  de la drogue. Au
                 plaisir de l’usage de la drogue à son début fait alors place le besoin ;
                 un besoin tyrannique,  qui mobilise  toute  l’attention,  toutes  les
                 pensées, tous les efforts, tous les moyens du sujet (on devrait dire
                 alors du patient). La drogue devient l’unique objet de ses pensées ;
                 il est urgent qu’il y accède pour être soulagé. Exprimé d’une
                 façon imagée, il y avait au départ un orifice dans la chambre à air
                 qui se dégonflait, lui appliquant la rustine d’une drogue, celle-ci,
                 loin d’obturer l’orifice, l’élargit à toute l’étendue de cette rustine,
                 mettant complètement à plat cette chambre à air.

                   Le plaisir ressenti lors des premières  consommations  d’une
                 drogue, correspond surtout à l’apaisement  d’un trouble, puis
                 l’usage vire bientôt à l’abus. L’abus installe une dépendance/une
                 addiction/un assujettissement/l’esclavage/la soumission à la drogue
                 et ainsi le malheur. Ce malheur est fait d’une déchéance psychique
                 et même physique, d’une rupture sociale, du chômage, de ruptures
                 familiales, amicales (excepté les compagnons d’infortune, camés,


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