Page 74 - Desastre Toxicomanie
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Le désastre des toxicomanies en France                                                                                               Immersion dans l’alcool



                 fixe dans les phanères et les cheveux. Son taux et sa localisation
                 sur la longueur du cheveu, attestent d’une consommation élevée
                 d’alcool ainsi que de son début ancien ou récent. La croissance
                 du cheveu est d’un centimètre  par  mois. Une concentration
                 d’éthylglucuronide supérieure à 60 picogrammes par milligramme
                 de cheveu, signe une consommation d’alcool pur de plus de 60
                 grammes par jour (ce qui correspond à 6 unités alcooliques, soit,
                 par exemple, 6 verres de vin). Il est fait appel à ce test à l’étranger
                 (Europe en particulier), pour décider de la restitution du permis de
                 conduire, après que son retrait ait été décidé pour conduite en état
                 d’ivresse. L’analyse des trois premiers centimètres de cheveux à
                 partir de leur racine, permet de s’assurer soit qu’une abstinence
                 d’alcool a été respectée, soit, au contraire, que l’intempérance
                 à l’alcool s’est poursuivie après le retrait du permis. Et chez les
                 chauves ? Et bien, les poils pubiens ou axillaires conviennent tout
                 à fait…

                 Qui consomme des boissons alcooliques ?

                   La consommation quotidienne d’alcool s’accroît fréquemment
                 avec l’âge. Alors que l’intempérance ne s’observe que chez 10 %
                 des moins de quarante ans ; elle concerne 30 % des français ayant
                 entre 55 et 64 ans ; et 45 % des 65 à 75 ans. L’alcool sollicité
                 pour  «  effacer  des  ans  l’irréparable  outrage  »  ?  L’alcool  pour
                 apaiser l’angoisse de la finitude, qui croît à mesure que l’échéance
                 se rapproche ? La consommation d’alcool des seniors prend un
                 caractère chronique, à la différence de celle des sujets jeunes, qui
                 est plus erratique et comporte, de plus en plus fréquemment, des
                 alcoolisations aigues, ou « biture express », ou « binge drinking »
                 (expression qu’un Journal Officiel de la république française, de
                 2013, recommande d’appeler « beuverie express »).
                   La saveur de l’alcool est souvent désagréable au palais de
                 l’enfant et de l’adolescent. Pour pallier cette aversion, plusieurs
                 artifices s’appliquent à masquer cette saveur. Après l’amertume
                 de la bière, qui a conquis certains d’entre eux, l’ajout de sucre(s),
                 l’effervescence  produite  par  du  gaz  carbonique  joint  à  divers
                 arômes  (dans  les  premix  ou  alcopops)  sont  utilisés  afin  d’en
                 conquérir d’autres.


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