Page 91 - Desastre Toxicomanie
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Le désastre des toxicomanies en France       Le chanvre indien, devenu tellement français



                   Le produit et ses modalités de consommation

                      Le cannabis, ou chanvre indien, se distingue du chanvre textile
                   essentiellement  par sa résine, qui concentre  un principe actif,
                   psychotrope,  toxicomanogène,  le  THC.  Le  chanvre  indien  est
                   une plante dioïque (c’est-à-dire qu’il comporte des pieds mâles
                   et des pieds femelles). Au cours du demi-siècle écoulé, par le jeu
                   de sélections génétiques et de reproductions dirigées (réalisant le
                   croisement des plantes à haute teneur en THC), parfois aussi par
                   le jeu de manipulations génétiques (une transgénèse qui n’émeut
                   pas des écologistes, très vigilants quand il s’agit du maïs) ont été
                   développées des variétés à hautes teneurs en THC. Ces teneurs sont
                   très supérieures à celles qui prévalaient dans les plantes rustiques
                   d’autrefois. On trouve ces cultivars dans les magasins spécialisés
                   d’Amsterdam sous de multiples  appellations  :  Misty, Ice blue,
                   Nederwiet, Skunk, Superskunk, et cent  autres variétés).  Ainsi,
                   les produits actuellement en circulation ont des teneurs élevées
                   en THC, au point d’être décuplées relativement au « chichon »
                   d’autrefois.  Oubliez  les «  moquette », «  fumette », «  beuh »,
                   « herbe », d’antan ; le cannabis nouveau est arrivé. Le « poison
                   est dans la dose », ainsi les méfaits du cannabis se sont accrus en
                   fréquence et aggravés en intensité.
                      Le cannabis consommé en France, surtout sa résine (haschisch,
                   shit), provient très majoritairement du Maroc, où sa culture est
                   officiellement interdite. Néanmoins, dans le Rif (entre la Moulaya
                   et la Méditerranée), 100.000 hectares  en étaient  plantés.  La
                   communauté européenne, inondée par cette drogue, pour tenter
                   d’en  tarir  le déferlement,  a  subventionné  des opérations  de
                   reconversion de ces terres agricoles. Alors, bonne nouvelle, les
                   surfaces cultivées de chanvre indien se seraient significativement
                   réduites (d’un quart à un tiers) mais, mauvaise nouvelle, des
                   vues aériennes montrent que désormais, grâce à l’installation de
                   systèmes d’irrigation dans les surfaces où il est cultivé, la densité
                   des plantations s’est accrue, maintenant la production à son niveau
                   antérieur. En Europe,  la production  des cultures  sous serre des
                   Pays-Bas est maintenant dépassée par l’abondance des cultures
                   (illégales)  pratiquées  en  Albanie.  Pour effectuer  la  culture  à
                   domicile (« culture du chanvre en chambre »), en pleine expansion,


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