Page 93 - Desastre Toxicomanie
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Le désastre des toxicomanies en France       Le chanvre indien, devenu tellement français



                   intrinsèquement  toxiques, pour une présentation sous forme de
                   tablettes, barres, savonnettes. Cette résine (le « haschisch » ou
                   « shit ») est égrenée dans du tabac, pour confectionner, avec du
                   papier à cigarette, des « joints ».
                      Toujours égrenée dans du tabac, cette résine peut être introduite
                   dans des pipes classiques, mais aussi dans des pipes à eau (chicha,
                   shilom, bang, bong). Cette modalité tente les plus jeunes, encore
                   peu habiles à rouler des joints ou des pétards. Les pipes à eau
                   sont en vente libre, sans limite d’âge, à faible prix (20 euros). La
                   fumée aspirée est refroidie par barbotage dans de l’eau froide. À la
                   différence de la fumée d’une cigarette, d’un joint ou d’un pétard,
                   la fumée de la pipe à eau n’échauffe pas la cavité buccale, sans
                   autolimitation du volume de fumée aspirée. Ainsi, très au-delà des
                   trente à quarante millilitres de fumée de cigarette inhalés dans les
                   poumons (dilués dans de l’air), c’est un volume jusqu’à 100 fois
                   plus important de fumée qui pourra être inhalé, i.e. 3 litres et demi,
                   d’un seul trait, après une expiration forcée. Le barbotage de la
                   fumée dans l’eau froide la débarrasse des substances irritantes qui
                   auraient déclenché une toux et ainsi écourté son séjour dans les
                   alvéoles pulmonaires, et, partant, aurait abrégé le temps permettant
                   un passage maximal du THC depuis ces alvéoles jusqu’au torrent
                   circulatoire  (au travers de la  membrane  alvéolo-capillaire).
                   Ces pipes à eau assurent une inondation subite et massive de
                   l’organisme par le THC.
                      Une  autre  modalité  de  consommation  du  THC consiste  à
                   déposer sur le papier d’une cigarette de tabac, une goutte d’huile
                   de cannabis. Il s’agit d’une solution concentrée (≈ 60 %) de THC,
                   obtenue par extraction de la résine de cannabis (shit/haschisch)
                   par des solvants organiques, suivie de leur évaporation.
                       Récemment s’est développée la vaporisation du THC de l’huile
                   de cannabis par des « vapoteurs », identiques à la « e-cigarette »,
                   utilisée par les fumeurs de tabac à la recherche d’une moindre
                   toxicité pulmonaire.
                      Une forme de spray, à prétention thérapeutique (le Sativex )
                                                                                ®
                   dont la mise à disposition pour des patients atteints de sclérose en
                   plaques, souffrant de spasmes musculaires était présentée comme
                   une véritable urgence, n’est, à ce jour, (i.e. quatre ans après son


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