Page 97 - Desastre Toxicomanie
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Le désastre des toxicomanies en France       Le chanvre indien, devenu tellement français



                      Des troubles  psychiques  d’apparition  soudaine,  peuvent  être
                   perçus, quelques semaines après l’arrêt de toute consommation
                   de cannabis. Certains de ces troubles, ayant eu des conséquences
                   médico-légales, ont fait pratiquer des dosages sanguins du THC ;
                   ils ont révélé des taux qui faisaient évoquer une consommation
                   récente  de cannabis, alors que cette  éventualité  pouvait être
                   formellement exclue. Ces « flash-back », qu’on pourrait traduire
                   « résurgences inopinées », semblent correspondre à un relargage
                   soudain  du  THC  stocké  dans  les  graisses,  sous  l’influence
                   vraisemblable  d’un stress (une libération  d’adrénaline pouvant
                   mobiliser le THC stocké ? comme si cela comprimait des éponges
                   pleines de THC). La victime de ce trouble peut se sentir comme
                   plaquée  au sol, telle  une grosse pierre  («  stoned »). Un  flash-
                   back, s’il  survient  au  volant,  peut  faire  adopter  une  conduite
                   dangereuse  ;  il  peut  aussi s’accompagner  d’hallucinations  ou
                   d’un délire soudain, à l’origine d’une auto-agressivité (telle une
                   défenestration)  ou d’une hétéro-agressivité  (avec l’agression
                   d’autrui).
                      Comparé  aux  doses actives d’autres  drogues, le  THC a  la
                   singularité d’agir à de très faibles doses. La difficulté du dosage
                   de telles microdoses dans le sang, a différé la période où l’on a su
                   les mesurer. Ce dosage fait appel à des techniques qui requièrent
                   des matériels sophistiqués et, bien sûr, coûteux (chromatographie
                   liquide haute performance, couplée à la spectrométrie de masse).
                   On sait maintenant détecter la présence du THC au seuil de 0,2
                   microgramme  par litre de sang (i.e. deux dix millionième  de
                   gramme par litre, 2 x 10  g/L).
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                      Les  effets enivrants  de l’alcool  sont ressentis  pour une
                   alcoolémie  de  l’ordre  du gramme  par  litre  (rappelons  qu’il  est
                   répréhensible de conduire un véhicule, sur la route, à partir de
                   0,5 g/L) ; pour éprouver les effets stupéfiants de la morphine, il
                   faut atteindre des concentrations de l’ordre du milligramme par
                   litre (i.e. d’un millième de gramme par litre ; 1 x 10  g/L) ; enfin,
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                   pour  ressentir  les  effets  enivrants  et  stupéfiants  du  cannabis,  il
                   suffit de concentrations de THC mille fois moindres encore, soit
                   1 microgramme par litre (i.e. un millionième de gramme par litre ;
                   1x10  g/L).
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