Page 95 - Desastre Toxicomanie
P. 95
Le désastre des toxicomanies en France Le chanvre indien, devenu tellement français
par la combustion du cannabis, lors de leur barbotage dans
l’eau (pipe à eau) n’y abandonnent virtuellement pas de THC.
Il apparaît ainsi sans déperdition dans les alvéoles pulmonaires.
Grâce à sa lipophilie, le THC diffuse aisément au travers de
la membrane alvéolo-capillaire (entre alvéole pulmonaire et
torrent circulatoire), pour apparaître dans le sang. Véhiculé par
le courant circulatoire, il franchit facilement (toujours grâce à
sa liposolubilité) la frontière interposée entre le sang et le tissu
cérébral (la barrière hémato-encéphalique). Parvenu au cerveau,
il chemine entre les neurones/cellules nerveuses et les autres
cellules du cerveau (les cellules gliales). Il peut s’associer/se lier/
se fixer, temporairement, à ses récepteurs (sorte de guichets de la
membrane cellulaire, par lesquels il communique aux cellules qui
les porte des informations qui affecteront leur fonctionnement).
Puis, à la différence de toutes les autres substances psychotropes, il
ne repart pas vers le sang, il ne regagne pas la périphérie (le corps,
le rez-de-chaussée), il n’est pas éliminé. Du fait de sa lipophilie,
il se dissout, en effet, dans les graisses/lipides qui constituent les
membranes des neurones et des autres cellules cérébrales. Le
cerveau est très riche en constituants lipidiques. J’en parle parfois
trivialement comme de notre « motte de beurre ». De ce fait, il
constitue un important réservoir pour le THC. Le flux sanguin
apporte le THC au cerveau, mais le reflux ne le remporte pas. Cela
ressemble à la vague qui, à marée montante, se répand sur une
plage de sable bien sec ; elle est bue par ce sable et ne reflue pas.
Le THC amené par le sang dans le cerveau se répand ; il est bu par
la bicouche lipidique des membranes cellulaires et ne repart pas
du cerveau. Chaque vague successive de THC accroît la quantité
retenue. Lors de la marée basse du THC sanguin, le THC retenu
par les lipides cérébraux s’en libère au très long cours ; il ruisselle
à partir des stocks constitués. L’assèchement/le tarissement de
ces stocks est très lent. Ainsi, deux mois après l’arrêt complet de
toute consommation de cannabis, ses consommateurs réguliers,
continuent d’éliminer dans leurs urines des dérivés de ce THC.
Libéré au long cours de ses stocks lipidiques, le THC repasse dans
le sang, qui l’amène au foie ; le foie le transforme en dérivés moins
lipophiles, c’est-à-dire en des métabolites plus hydrophiles (plus
95