Page 98 - Desastre Toxicomanie
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Le désastre des toxicomanies en France Le chanvre indien, devenu tellement français
Au cours du dernier demi-siècle le taux de THC du cannabis
en circulation s’est considérablement accru (d’un facteur 4 à 8).
De plus, le recours à la pipe à eau a multiplié d’un facteur 100 la
cession à l’organisme de ce THC…
Une autre singularité du THC, tient à ses cibles d’actions, ses
récepteurs. Ils sont de deux types principaux : les récepteurs CB ,
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qui prédominent au niveau du corps ; et les récepteurs CB qui
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prédominent au niveau du cerveau. Les récepteurs CB cérébraux
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sont les plus nombreux de tous les types de récepteurs connus
pour exprimer l’effet des médiateurs du cerveau (récepteurs dont
on connaît plusieurs centaines de types différents). Ces récepteurs
CB sur lesquels agit le THC sont présents dans à peu près toutes
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les structures cérébrales ; ils sont donc ubiquistes. De ce fait, leur
stimulation suscite simultanément une multitude d’effets, dont on
énumérera les principaux.
Le cannabis, une vraie drogue, pas douce du tout, aux effets
très durables
Le cannabis est une drogue. Son THC suscite une dépendance
psychique forte. Son haut pouvoir addictif est attesté par le
nombre élevé de ses consommateurs réguliers (1.600.000 recrues
en France), en dépit de son statut illicite (contrevenir à cette
interdiction peut exposer aux rigueurs de la justice). L’appétence
qu’il suscite se lit au travers de la pugnacité et de la véhémence
manifestées par ses consommateurs pour le rendre licite. Le
cannabis est porté sur les épaules du tabac, qui est le plus souvent
le support galénique permettant la combustion de sa résine
(haschisch – shit). Alors qu’il est déjà si difficile de se détacher de
la consommation du seul tabac (13 millions de nos concitoyens en
témoignent), s’affranchir de la double addiction : tabac + cannabis,
confine à une mission impossible.
Les manifestations physiques qui émanent de l’abstinence
du cannabis sont mal appréciées, car elles sont très différées (de
l’ordre d’une quinzaine de jours) par rapport à l’arrêt total de sa
consommation. De plus leur intensité est relativement modeste,
car ces manifestations sont comme distillées/effilochées sur
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