Page 94 - Desastre Toxicomanie
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Le désastre des toxicomanies en France Le chanvre indien, devenu tellement français
autorisation de mise sur le marché), pour des raisons de prix, pas
commercialisée... Ce Sativex , à l’étranger, a évidemment séduit
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beaucoup de ceux qui s’en sont approchés. En étant devenus
« accros », ils lui prêtent des vertus thérapeutiques, bien au-
delà de la modestie intrinsèque de ses effets ; ils ne tarissent pas
d’éloges, relayés à l’envie. Cela rappelle l’engouement qu’avait
suscité le vin Mariani, riche en cocaïne. Cette panacée avait même
séduit le pape Léon XIII, au point qu’il honora son concepteur
(le pharmacien Corse, Angelo Mariani) d’une médaille d’or du
Vatican. Le pape Saint Pie X, lui non plus, n’aurait pas boudé ce
vin Mariani ; l’opium des papes ?
Notons encore l’administration par voie orale du THC, dissout
dans des corps gras (pâtisseries orientales, « space cakes », la
« confiture verte » ou « dawamesk » du club des hashischins).
Toujours plus fort, car en matière de toxicomanies rien n’est
jamais fini (l’imagination des toxicomanes et, plus encore, celle
de ceux qui exploitent leur addiction, étant sans limite), on voit
apparaître sur le marché noir, presque chaque mois, de nouveaux
cannabinoïdes de synthèse, aux effets supérieurs, voire très
supérieurs, à ceux du THC. Certains, par exemple, peuvent être
vaporisés dans une pièce de séjour, à la façon de l’encens ; ce sont
les spices. K2, Bizarro, Yucatan Fire, Black Mamba, Eclipse…
Ils sont vendus sur Internet, présentés comme de petits sachets
d’herbes. Ils comportent la mention « impropre à la consommation
humaine », faisant croire qu’il s’agit d’une sorte d’encens à brûler.
Ces subterfuges leur permettent de passer entre les mailles de
l’interdiction. Ils acquièrent une grande popularité chez les jeunes
et moins jeunes, à la recherche d’étourdissement et d’autres
expériences hallucinatoires et délirantes.
Les singularités du THC en relation avec sa solubilité dans les
graisses (lipophilie)
Le THC est extrêmement lipophile, i.e. soluble dans les
graisses/les lipides, alors qu’il est très peu soluble dans l’eau.
Quand on mesure sa distribution/son partage/sa répartition entre
de l’eau et de l’huile, on constate qu’à l’équilibre sa concentration
dans la phase huileuse/lipidique est cent millions (100.000.000)
de fois plus élevée que dans l’eau. Aussi, les fumées produites
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