Page 92 - Desastre Toxicomanie
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Le désastre des toxicomanies en France Le chanvre indien, devenu tellement français
les cannabiculteurs français ont accès, presque à leur porte, à des
magasins, les « grow shops », à l’enseigne de « T.H.C. », qu’il
faudrait traduire par « Tout pour l’Horticulture Contrôlée » (il n’y
a que la puissance publique qui ne contrôle pas !). Ces magasins,
implantés dans nos grandes villes, proposent, en vente libre, tout le
matériel nécessaire pour cette culture : lampes à vapeur de sodium ;
appareils pour assurer une hygrométrie optimale ; minuteurs
régulant le cycle jour-nuit ; systèmes de climatisation ; billes de
polystyrène pour une culture hydroponique (i.e. sans terre, pour ne
pas salir la moquette). Ces billes de polystyrène seront imbibées
de liquides qui rassemblent, à des concentrations étudiées, tous
les ingrédients propices au développement optimal de la plante
et à l’obtention d’une teneur maximale en THC de ses feuilles et
plus encore de ses fleurs (les fleurs femelles sont beaucoup plus
riches en THC que les fleurs mâles). Nos cannabiculteurs n’ont
plus qu’à commander leurs graines sur le NET ; elles leurs seront
livrées à domicile par la poste. Ajoutons à cela la recette (indiquée
ici parce qu’elle est totalement éventée) que si l’on coupe, dès
qu’elles sont reconnaissables, les fleurs d’un pied mâle (lui faisant
subir une sorte de castration), les fleurs femelles, à défaut de
pollen, ne seront plus fécondées. Elles évolueront sans former
de graines, ce qui leur confère des taux extravagants de THC
(20-30 %) ; c’est la fameuse sinsemilla (sans semence, i.e. sans
graine). Des journaux de grande diffusion, tels « Le Monde » ou
encore « Marie Claire », n’ont pas manqué de faire l’apologie de
cette culture très rémunératrice.
Le cannabinophile fume soit la plante, i.e. ses feuilles, de
courts fragments de ses rameaux et ses fleurs ; ce qui correspond à
« l’herbe », ou « beuh » (en « verlan »), ou marijuana. Ces éléments
sont roulés dans des feuilles de papier à cigarette de grand format,
vendues librement par les buralistes pour cette seule confection
des « pétards ».
En France, c’est la résine de cannabis qui est majoritairement
consommée. Elle est obtenue par battage de la plante, pour
en détacher les fins globules de résine. Ces globules sont
ensuite agglomérés par des adjuvants variés, qui sont parfois
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