Page 102 - Desastre Toxicomanie
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Le désastre des toxicomanies en France                                                                               Le chanvre indien, devenu tellement français



                 l’université  que le  cannabis  s’abat  sur notre  jeune  génération.
                 Une  étude  récente  montre  que  l’abus  durable  de  cannabis  fait
                 perdre plusieurs points de quotient intellectuel ; perte qui n’est
                 pas récupérable après l’arrêt de l’abus. Tout cela peut être résumé
                 d’une façon très triviale, mais il faut frapper les jeunes esprits :
                 « Le chichon, ça rend con » ; ou plus élégamment « la fumette
                 ça rend bête », ou bien encore « Pétard du matin, poil dans la
                 main ; pétard du soir, trou de mémoire » ! Ces raccourcis abruptes
                 ne dispensent évidemment pas d’expliquer, à la demande, les
                 effets que développe le THC, en stimulant, dès ses très faibles
                 concentrations,  des récepteurs CB  associés aux boutons
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                 synaptiques cholinergiques de l’hippocampe.  Il réduit alors
                 intensément la libération d’acétylcholine et, partant, la stimulation
                 de récepteurs muscariniques impliqués dans la mémoire à court
                 terme ; cette mémoire sans laquelle ne peut s’édifier une mémoire à
                 long terme, une culture ; cette mémoire qui fait si cruellement défaut
                 au patient victime de la maladie d’Alzheimer. Ce sont des troubles
                 de même nature que s’inflige le jeune fumeur de cannabis…


                 Le cannabis, en aigu, apaise des troubles, que son  usage
                 chronique aggrave
                   Le cannabis est perçu, par certains de ses utilisateurs, comme
                 antidépresseur, de par son effet « planète » qui les éloigne de leurs
                 sombres pensées, de leurs ruminations douloureuses (mentisme).
                 Mais au fil de l’usage, cet effet pseudo-antidépresseur (tout comme
                 d’autres effets d’ailleurs) s’estompe ; le consommateur est incité
                 à accroître les doses et la fréquence de sa consommation  pour
                 retrouver son éclat initial. L’usage vire à l’abus et, après un temps
                 variable, l’effet recherché s’est épuisé. À ce stade, les substances
                 endogènes préposées physiologiquement  à la stimulation des
                 récepteurs  CB  (les endocannabinoïdes)  perdent,  elles-mêmes,
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                 leur effet anxiolytique ainsi que leur effet antidépresseur. L’anxiété
                 et la dépression qui préexistaient à la consommation de cannabis
                 se rallument alors, avec des intensités bien plus vives qu’avant
                 l’usage du cannabis.
                   Évoquons les « bad trips » (expériences pénibles ou
                 malheureuses) qui peuvent survenir lors de l’expérimentation du


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