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CHAPITRE VII L’apport du numérique en orthodontie
1.2.1 L’imagerie
L’exposition d’un patient à des rayons ionisants doit être justifiée, mais surtout optimisée,
c’est-à-dire destinée à l’obtention de données servant la prise en charge du patient. Différents
logiciels actuels simplifient l’acquisition et l’interprétation de ces données.
La céphalométrie
Actuellement, la plupart des logiciels de radiographie orthodontique proposent un tracé et
une analyse céphalométrique automatisée ou semi-automatisé (placement ou correction
des points), souvent personnalisable selon les préférences de chaque praticien. Si l’examen
et l’expérience clinique restent irremplaçables, la céphalométrie apporte une appréciation
quantifiée des décalages, corrigeant certaines impressions erronées et objectivant l’évolution
de la dysmorphose au cours du traitement. Cependant, le tracé et les mesures manuelles
sur les clichés radiologiques représentent un travail fastidieux, poussant souvent à réduire
son utilisation. Encore une fois, le soutien informatique proposé par l’automatisation de ces
analyses, systématise son recours et aide à améliorer la prise en charge de nos patients.
Ces 10 dernières années de nombreuses études ont cherché à développer l’utilisation et
l’automatisation de l’analyse céphalométrique tridimensionnelle, notamment selon l’analyse
développée par l’équipe française du Dr J. Treil.
Comme pour l’imagerie bidimensionnelle, la précision du placement des repères céphalomé-
triques dépend énormément de la méthode et de l’algorithme utilisés. Si de bons résultats
sont observés par des méthodes de deep learning, la pertinence clinique et les indications du
recours à l’analyse céphalométrique tridimensionnelle restent à explorer.
L’impact de nos traitements en particulier sur la croissance cranio-faciale peut être objectivé
par des superpositions de clichés radiologiques au cours du temps. La méthode manuelle
représente un travail long et rigoureux, et pourtant soumis à de nombreuses imprécisions. Les
logiciels d’imagerie orthodontique et maxillo-faciale proposent des superpositions automa-
tiques, notamment des CBCT selon différentes techniques. Par exemple, le logiciel Dolphin
Imaging propose des superpositions basées sur les niveaux de gris des voxels des régions
stables, à la fois entièrement automatisées, rapides, précises et fiables.
Set up chirurgicaux et superpositions (cf. Chapitre ?)
Beaucoup de systèmes ont été proposés pour la planification des chirurgies maxillo-faciales
(Proplan CMF de Materialise ou Dolphin 3 D SurgeryTM) comme décrits plus tard. La recons-
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titution tridimensionnelle des plans de coupe sert à individualiser les maxillaires et les dépla-
cer selon l’amplitude des déplacements définis lors de l’examen clinique et céphalométrique.
Selon les recommandations de la SFSCMFCO de 2017, la simulation des déplacements
orthognatiques assistée par ordinateur, est une méthode fiable pour la planification des
chirurgies en particulier des cas complexes. Le transfert des informations à l’aide de gout-
tières, de guides de coupe, ou de plaques personnalisées constitue des alternatives fiables
à la méthode conventionnelle. La prédictibilité de la prévisualisation de l’impact sur les tissus
mous des déplacements osseux s’est grandement améliorée ces dernières années, mais
reste inégale selon les logiciels. La simulation est réalisée essentiellement sur les photo-
graphies de profil ou le scanner facial tridimensionnel, et est modifiable par le chirurgien
selon son expérience. La prévisualisation numérique de la chirurgie sur les maxillaires et les
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