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CHAPITRE VII L’apport du numérique en orthodontie
grand choix de matériaux sans limite d’épaisseur et exerceraient un taux d’activation plus
important que ceux thermoformés par aspiration. Cependant, la mesure des forces délivrées
par ces plastiques thermoformées diffère énormément d’une étude à l’autre et aucune étude
n’a montré pour l’instant une différence clinique dans l’efficience des mouvements.
Concernant la biocompatibilité, les gouttières vont être portées en bouche pendant au maxi-
mum trois semaines, elles doivent répondre à un marquage CE de dispositif médical sur
mesure de classe I. Les matériaux utilisés doivent être sans bisphénol A, sans phtalates…
Les plastiques thermoformés commencent à être de plus en plus recyclés, d’autant plus
s’ils sont monocouches. Dans l’idéal, des plastiques thermoformables biodégradables seront
développés dans un futur proche.
Enfin, la découpe de la gouttière n’est pas la même selon la marque. Certaines gouttières sont
découpées en recouvrant une partie de la gencive attachée, ce qui améliorerait la rétention,
et le contrôle de mouvement tout en réduisant le nombre de taquets nécessaires. D’autres
suivent le contour gingival, permettant un rendu esthétique plus discret et plus de confort.
La limite de découpe gingivale de l’aligneur influencerait leur flexibilité et ainsi la force trans-
mise aux aligneurs. La découpe de la gouttière dans la plaque thermoplastique peut se faire
à l’aide de fraises, de disques, de ciseaux, ou être robotisée chez le fabricant (Invisalign ,
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Ulab , Archform ). Les découpes de précision peuvent être réalisées à l’aide de pinces spéci-
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fiques citées plus haut et les bords sont polis si nécessaires à la pièce à main.
Dans le futur, on peut imaginer à court terme que la robotisation de la découpe des gout-
tières par CNC peut diminuer la charge de production. À long terme, l’impression directe des
gouttières est le challenge qui occupe tous les esprits. Permettant une conséquente écono-
mie de matériel et de temps, rendant la production des gouttières au cabinet encore plus
accessible. Des brevets ont été déposés il y a quelques années, et plusieurs résines sont en
cours de test, notamment la résine coréenne Tera Harz déjà commercialisée qui possèderait
la certification FDA et CE, mais dont aucune donnée clinique n’est pour l’instant accessible.
Le développement de l’impression directe est dépendant de la qualité de l’impression néces-
saire à des résultats cliniques équivalents à ceux obtenus actuellement, autant que de la
conception d’un matériau d’une grande biocompatibilité, élastique, mais résistant, voire à
mémoire de forme. Le brevet d’une impression 4D d’un matériau à mémoire de forme est
détenu par Sherif Kandil, qui propose via l’entreprise allemande K-Line depuis peu de temps
des aligneurs 4 D Clear X. Il ne s’agit a priori pas encore d’impression 4D, mais de formage
des aligneurs faits en polymères à mémoire de forme selon des étapes bien plus espacées.
Ainsi, une seule gouttière peut prendre trois formes progressives par un traitement thermique
hebdomadaire dans un appareil fourni par l’entreprise appelé « Aligner booster ». Le nombre
de gouttières est largement réduit ce qui est présenté surtout pour être une avancée écono-
mique et écologique importante.
Pour conclure, l’avantage de la production internalisé, est la personnalisation et la fabrication
des gouttières au cours du traitement, en fonction des réévaluations (vérifications du bon
déroulement des déplacements dentaires) sans gâcher de gouttières ou de temps. Si une
gouttière est perdue, elle peut être refaite immédiatement.
En effet, l’intégration de la production au cabinet ou la sous-traitance locale de la produc-
tion peut avoir un impact écologique en termes de diminution de la distance parcourue, des
nécessités d’emballages qui pourront d’ailleurs être personnalisés par le praticien, etc.
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