Page 155 - Traité de chimie thérapeutique 6 Médicaments antitumoraux
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6. OXAZOPHORINES CYCLOPHOSPHAMIDE ETANALOGUES           111





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             Schéma 5


              12.2.2. Données pharmacocinétiques et mécanisme d'action
             Le glufosfamide subit un transport actif dans les cellules - et surtout dans celles qui en
             consomment beaucoup - grâce à un transporteurspécifique (SAAT1) qui est un cotrans-
             porteur de basse affinité pour le D-glucose et le sodium (cloné chez le Porc) et qui est
             exprimé chez l'Homme. Le glufosfamide s'hydrolyse spontanément en glucose et en
             moutarde phosphoramide (CPAMP); t 1 l2 = 24 h à 37 °C et pH 7,4 ; l'hydrolyse est plus
             rapide à pH < 4.
               Ce mécanisme implique une différence notable avec celui de l'ifosfamide dont la forme
             cytotoxique (4-HO-IFA) issue de l'action d'oxydases diffuse rapidement et de manière
             passive au travers des membranes avant de former la moutarde IFAMP. D'autre part, il
             n'y a pas avec le glufosfamide de formation de métabolite toxique tel que l'acroléine et
             le chloracétaldéhyde.
               Les études avec la molécule marquée au  14 C ont montré une excrétion rapide (91 %
             en 24 h), presque exclusivement urinaire ; dans les quatre premières heures 80 % de la
             radioactivité sont excrétés dont 91 % sous forme de glufosfamide. La décroissance de
             la radioactivité est biphasique avec un t 112  terminale de plus de 50 h ce qui implique la
             présence de métabolites à plus longue durée de vie.
               La demi-vie plasmatique semble varier entre 2 et 5 h.
               Le D-19575 montre un effet cytotoxique sur de nombreuses tumeurs expérimentales;
             il faut signaler que l'addition de phlorizine, un inhibiteur des cotransporteurs Na-glucose
             inhibe la cytotoxicité alors que l'inhibition du transporteur du glucose non dépendante
             du Na reste sans effet. Il est donc logique que l'expression des transporteurs Na-glucose
             par les lignées tumorales constitue un facteur de sélectivité. Chez l'Homme, une telle
             expression (visualisée par PCR des ARN transcrits) a lieu dans les carcinomes rénaux,
             ovariens et du côlon.
               À la concentration de 0,1 M, l'apoptose se manifeste sous l'influence des caspases
             3,8 et 9 ; il n'y a pas d'effet sur l'expression de la protéine Bcl-2.
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