Page 738 - Traité de chimie thérapeutique 6 Médicaments antitumoraux
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             nes. La dose totale à appliquer quotidiennement ne dépassera pas généralement 5 ml
             soit 300 mg de miltéfosine.
             8.   EFFETS INDÉSIRABLES

             Ce sont essentiellement des manifestations locales cutanées : érythème, prurit, séche-
             resse cutanée, desquamation, sensation de brûlure et, exceptionnellement, dermatite,
             atrophie locale, ulcération, lésion nécrotique.
               Quelques cas isolés d'anomalies biologiques ont été rapportés : élévation de la créa-
             tinine sérique, des transaminases, des leucocytes, des plaquettes. De rares cas de nau-
             sées et vomissements ont été signalés. Il faut noter que cette toxicité gastro-intestinale
             est apparue comme un effet secondaire majeur lors des essais d'utilisation de la milté-
              fosine par voie orale (cf. 1 O.).
              9.   CONTRE-INDICATIONS
              La miltéfosine est contre-indiquée en cas d'intolérance connue à ce produit et lorsque
              la chirurgie ou la radiothérapie sont possibles et permettent seules d'obtenir un succès
              thérapeutique.

              10.  CONCLUSIONS - PERSPECTIVES
              L'absence de toxicité médullaire et le mécanisme d'action particulier des alkylphospho-
              cholines et analogues justifient les essais d'association en polychimiothérapie. Des résul-
              tats synergiques chez l'animal ont pu être observés avec le cyclophosphamide ou le
              cisplatine. Des essais de potentialisation avec la radiothérapie sont également en cours.
              Les cancers du sein, de la prostate, du côlon et du pancréas apparaissent comme des
              indications potentielles des alkylphosphocholines.
                La miltéfosine présente une toxicité gastro-intestinale qui empêche son utilisation par
              voie orale ainsi qu'une activité hémolytique incompatible avec la voie intraveineuse.
              Aussi d'autres composés sont en cours de développement : pour une utilisation par voie
              orale, la périfosine montre une tolérance digestive meilleure ; pour une utilisation parvoie
               IV, l'érucylphosphocholine présente une activité hémolytique réduite; le dérivé OMPEP
               aurait une meilleure tolérance globale que la miltéfosine (figure 1).
                De nouvelles indications pour les alkylphospholipides dans le traitement d'affections
               parasitaires comme la leishmaniose sont également à l'étude.
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