Page 108 - Traité de Chimie Thérapeutique 2 : Médicaments Antibiotiques
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98 MÉDICAMENTS ANTIBIOTIQUES
o Réactions retardées
Les réactions retardées, à partir du 3° jour, avec urticaires isolées (l'apparition
retardée serait due à la chute des taux d'lgG ne pouvant plus protéger contre
les lgE ), rashs érythémateux souvent maculopapuleux ou erythèmes diffus res-
semblant aux éruptions de la scarlatine, et beaucoup plus rarement, éruptions
bulleuses ( syndromes de Lyell et de Stevens-Johnson), angéites nécrosantes et
érythème noueux.
Deux autres types d'accidents sont rapportés:
- lésions de type eczéma chez les personnels des usines de fabrication de péni-
cilline ou le personnel hospitalier, où s'associent hypersensibilité retardée et
réactions anaphylactiques immédiates ;
- éruptions maculopapuleuses avec les pénicillines du groupe Ill aggravées par
mononucléose infectieuse et traitements à l'allopurinol.
5.2.2. Manifestations générales
• Choc anaphylactique
Il survient dans les minutes qui suivent l'administration de la pénicilline surtout
par voie parentérale, il est relativement rare ( de 1à 4 pour 10 000) mais sa mor-
talité atteint 10 %. La responsabilité des lgE est établie et confirmée par la fré-
quence plus élevée chez les sujets atopiques ou ayant des antécédents d'incidents
à la pénicilline.
• Syndrome pseudo-infectieux
Il apparait souvent après plusieurs jours de traitement : fièvre avec frissons et
polynucléose neutrophile. C'est l'arrêt du traitement pendant une courte période
(fenêtre thérapeutique) qui permet d'en faire le diagnostic notamment par sup-
pression de l'hyperthermie.
• Maladie sérique
Il s'agit de fièvre modérée avec algies articulaires diffuses, urticaire modérée trou-
bles digestifs ou respiratoires apparaissant 1 à 2 semaines avec le début de la
cure. Ces réactions de type inflammatoire sont reliées à la formation de complexes
antigènes ( lgG ou lgM ) anticorps circulants.
5.3. PRÉVENTION DES MANIFESTATIONS
ALLERGIQUES
La prévention passe par la réalisation de tests cutanés mettant en évidence, les
lgE fixés sur la peau, grâce à des scarifications utilisant des pénicilloylpolylysi-
nes (moins dangereuses que la pénicilline elle-même).