Page 184 - Traité de Chimie Thérapeutique 2 : Médicaments Antibiotiques
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                 7. EFFETS INDÉSIRABLES

                 Les céphalosporines sont généralement des molécules bien tolérées. Les effets
                 indésirables semblent plus fréquents pour les produits de 1" génération que pour
                 ceux de 3° génération.



                 7.1. MANIFESTATIONS ALLERGIQUES

                 Elles rappellent celles induites par les pénicillines ( fréquence : 2 à 5 % des cas
                 traités).
                    Les principaux signes cliniques habituels sont : prurit, éruptions cutanées, rash,
                 oedème de la face, fièvre.
                    Les réactions du type de la maladie sérique et du choc anaphylactique, bien
                 qu'exceptionnelles avec les céphalosporines, peuvent arriver et être fatales.
                 L'apparition de manifestations allergiques impose l'arrêt du traitement.
                    Comme pour les pénicillines, la réaction allergique a pour origine la fixation
                 de la structure céfalosporoique sur certaines protéines, engendrant un détermi-
                 nant antigénique.
                    Ce mécanisme explique alors que toutes les céphalosporines soient poten-
                 tiellement allergisantes et justifie l'extrême prudence chez le sujet pénicillino-
                 sensible en raison d'une «allergie croisée» dans 5 à 10 % des cas.


                 7.2. NÉPHROTOXICITÉ

                 Les céphalosporines sont généralement éliminées dans les urines par filtration
                 glomérulaire et sécrétion tubulaire, sauf la céfaloridine pour laquelle le second
                 processus n'existe pas.
                    La céfaloridine est la plus néphrotoxique. C'est la raison pour laquelle la dose
                 maximale journalière est fixée à 4 g chez l'adulte à fonction rénale normale. Cet
                 antibiotique est à proscrire chez l'insuffisant rénal.
                    Avec les céphalosporines CS I et Il aux doses usuelles, le risque néphrotoxi-
                  que est très faible. Il doit être cependant envisagé pour de fortes posologies ( > 6
                  g/j), lors d'associations avec des aminosides ou des diurétiques, et bien entendu,
                  chez le malade en insuffisance rénale ou en état de déshydratation.
                     Les céphalosporines de 3• génération ne présentent pas non plus de signe
                  de néphrotoxicité. Le céfotaxime est considéré même comme le produit possé-
                  dant la meilleure tolérance rénale.
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