Page 391 - Traité de Chimie Thérapeutique 2 : Médicaments Antibiotiques
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10. LES MACROLIDES ET ANTIBIOTIQUES APPARENTÉS                  381


                    Le pouvoir rotatoire du groupe l est de l'ordre de -- 50°. Par contre, la pristi-
                 namycine HIA a une rotation nettement plus élevée (--204° ), supérieure à celle
                 du dérivé 11B (-36°).
                    Les synergistines sont stables en milieu acide.
                    L'ouverture de l'anneau lactonique à pH> 8 donne des produits inactifs.



                 • Contrôle analytique
                 Les dérivés du groupe I donnent par hydrolyse leurs aminoacides constitutifs qui
                 peuvent être caractérisés selon les méthodes habituelles.



                    Pharmacocinétique
                 Elle rappelle celle de l'érythromycine. Les synergistines sont assez mal résorbées
                 dans l'intestin, surtout le groupe 11, mais leur biodisponibilité n'est pas connue
                 avec précision en raison des difficultés de dosage dans le plasma. La fixation
                 sur les protéines sanguines est moyenne pour le groupe I et élevée pour le groupe
                 Il. Elles ne passent pas dans le LCR. L'élimination est biliaire et fécale. Elle est
                 faible par voie rénale (< 10 %) (tableau 4).


                 o Activité thérapeutique
                 Le spectre antibiotique est voisin de celui des macrolides avec, toutefois, une très
                 bonne activité sur les staphylocoques ( CM! < 0,5g.ml-1), due essentiellement
                 au groupe 1, et très peu de résistances connues.
                   La synergie caractéristique de ce type d'antibiotiques n'est pas due à la for-
                 mation d'un complexe. Elle tient à une action au niveau de deux récepteurs dis-
                 tincts mais liés de la fraction 50S des ribosomes. Les substances du groupe Il
                 se fixeraient de façon irréversible sur un premier récepteur en libérant un site pour
                 lequel les produits du groupe I ont une forte affinité. Il en résulte un blocage de
                 la lecture de l'ARN-m par le ribosome, d'où une inhibition de la synthèse protéi-
                que et un effet bactéricide. Une synergie supplémentaire a été mise en évidence
                entre les synergistines et les aminosides ou la rifampicine, notamment sur les
                streptocoques, intéressante vis à vis des infections nosocomiales.
                a) L'indication majeure des synergistines est constituée par les infections staphy-
                lococciques, notamment cutanées et ostéoarticulaires, les méningites étant
                exclues. Elle sont également utilisables dans les angines à streptocoques, les
                infections pulmonaires et les MST.

                b) Formes et voles d'administration : La voie orale, sous forme de comprimés
                et de poudre ( à usage pédiatrique) est seule utilisée avec une posologie de 2-4
                g/j chez l'adulte et de 50-100 mg/kg/j chez l'enfant. Les formes locales ne parais-
                sent pas présenter un grand intérêt. Des dérivés hydrosolubles injectables de la
                pristinamycine Il sont actuellement à l'étude.
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