Page 94 - Traité de Chimie Thérapeutique 2 : Médicaments Antibiotiques
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                 4.B.3. Spectre d'activité in vivo

                    Lacarbénicilline présente le môme domaine d'activité que les aminopénicilli-
                    nes vis-à-vis des cocci à Gram + et à Gram - et des bacilles à Gram +.
                    Pour les bacilles à Gram - , aux espèces sensibles à l'ampicilline et ses dri-
                 vs s'ajoutent:
                    Pseudomonas aeruginosa : avec des C.M.I. de 16 à 64 voire 128 mg/l.
                    Les Proteus indologènes: avec des C.M.I. de 0,5 à 0,4 mg/1.
                    et les Enterobacter, Serratia, Providencia, Citrobacter, Acinetobacter, Yersi-
                    nia, Klebsiella, Bacteroides fragilis.
                    Les associations bactéricides avec les aminosides ( gentamycine, tobramy-
                 cine... ) sont spécialement intéressantes pour leur effet de synergie sur les bacil-
                 les pyocyaniques multi-résistants. Il faut naturellement éviter le mélange dans la
                 même seringue.
                    La ticarcilline a une activité bien nettement supérieure à celle de la carbéni-
                    cilline sur les bacilles pyocyaniques (C.M.I. moyennes de l'ordre de 25 mg/I)
                    ce qui autorise des posologies plus faibles.
                    La sulfocilline possède un spectre très proche de celui de la carbénicilline.
                    Les espèces bactériennes naturellement résistantes à la carbénicilline sont
                 rares, il s'agit de phénomènes chromosomiques mais surtout plasmidiques. Le
                 mécanisme de ces résistances fait appel classiquement aux bêta-lactamases et
                 aux difficultés de pénétration de l'antibiotique.


                 4.B.4. Données pharmacocinétiques
                          des carboxybenzylpénicillines

                 A cause de son instabilité en milieu acide, la voie orale est interdite à la carbéni-
                 cilline pour qui on utilise la voie I.V. continue ou discontinue, ou intramusculaire
                 dans les infections urinaires.
                    La voie I.M. fournit son maximum de concentration sérique en une heure avec
                 des taux urinaires de 2000 à 4000 mg/1 pendant 6 heures.
                    La voie I.V. est la voie d'élection, surtout les perfusions, qui permettent un
                 maintien des concentrations sanguines.

                    La distribution est limitée au compartiment extracellulaire, les passages dans
                 le LCR, bien que supérieurs à l'ampicilline, les sécrétions bronchiques et le lait
                 modérés, par contre lymphe, liquide pleural ou péritonéal présentent des
                 concentrations supérieures à celles du sérum.
                    L'élimination, surtout glomérulaire, a lieu sous forme active alors que la vole
                 biliaire est peu représentée ( 15 % ).
                    L'adaptation de la posologie en cas d'insuffisance rénale tient compte des allon-
                 gements de demi-vie observés.
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