Page 518 - Traité de Chimie Thérapeutique 4 Médicaments en relation avec des systèmes hormonaux
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CHAPITRE 10



                            INHIBITEURS

                      DE L'AROMATASE *




               COORDONNATEURS : M. DEBAERT, J. POISSON, P. LOISEAU




           Les inhibiteurs de l'aromatase présentent un intérêt thérapeutique dans le traitement
           de cancers du sein hormono-dépendants de la femme ménopausée. En effet, après la
           ménopause, les estrogènes (estrone et estradiol) proviennent principalement de l'aro­
           matisation par l'action d'une enzyme, l'aromatase, d'androgènes, essentiellement
           l’androst-4-ène-3,17-dione et la testostérone, synthétisés par la corticosurrénale. Les
           inhibiteurs de l’aromatase, en limitant cette transformation, ont un effet “anti-estro­
           gène’’ lors de traitements de tels cancers.

           1. MÉCANISME D'ACTION DE L'AROMATASE

           Chez l'Homme, la biosynthèse d’estrogènes se produit dans de nombreux cellules et
           tissus incluant les cellules de la granulosa de l’ovaire, le placenta, le tissu adipeux de
           l'homme et de la femme et des sites variés du cerveau dont l’hypothalamus, l’amyg­
           dale et l’hippocampe.
             Chez la femme, la biosynthèse des estrogènes par le tissu adipeux a une impor­
           tance physiopathologique considérable du fait de son implication dans certains can­
           cers tels les cancers du sein et de l'endomètre.
             Elle se déroule à partir de précurseurs dérivant de l'androstane par intervention, en
           particulier, d'une enzyme microsomiale à cytochrome P-450, l'aromatase.
             Dans les cellules de la granulosa des follicules ovariens, l’aromatase est sous la
           dépendance des effets de la FSH et de ceux de stéroïdes, dont les androgènes et les
           estrogènes.
             Chez la femme préménopausée, l'hormone lutéinisante (LH) et l'hormone stimulant
           les follicules (FSH) induisent dans les ovaires la synthèse de l’aromatase et peuvent
           ainsi, contrecarrer les effets de certains inhibiteurs d'aromatase.
             Par contre, chez la femme postménopausée, les estrogènes sont produits dans les
          tissus adipeux périphériques et il a été montré que l'aromatase périphérique n'est pas
          sous la dépendance des gonadotrophines.
            La spectrométrie de masse de l'aromatase a établi une masse relative de 615,7
          pour le groupement prosthétique (hème) et de 59 001 pour l'apoprotéine, soit une dif-

          1.  Ce chapitre sera révisé dans le volume 6 'Médicament des traitements des cancers' en fonction de
          révolution de la thérapeutique.
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