Page 650 - Traité de Chimie Thérapeutique 4 Médicaments en relation avec des systèmes hormonaux
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CHAPITRE 16
VITAMINES D
ET DÉRIVÉS
COORDONNATEURS : J.F. ROBERT, A. XICLUNA, J.Y. LARONZE
I. INTRODUCTION
Le terme vitamine D regroupe un ensemble de composés de nature stérolique, liposo-
lubles, peu polaires, mono ou polyhydroxylés possédant une activité antirachitique en
agissant notamment au niveau du métabolisme phosphocalcique.
La carence peut provenir d'une insuffisance d'apport, d’une malabsorption diges
tive, d'une perturbation du métabolisme hépatique ou d'un manque d'ensoleillement.
Il en résulte l’apparition du rachitisme chez le jeune et d'ostéomalacie chez l'adulte.
Les vitamines D sont d’origine exogène et endogène. La première vitamine D synthéti
sée et utilisée en thérapeutique a été l'ergocalciférol ou vitamine D2 1.
Les huiles de foies de poissons, principalement celle du foie de morue, contiennent
du cholécalciférol, vitamine D3 2, comme l'ont montré les travaux de Mellamby en
1919 et ceux de Mc Collum en 1922. Toutefois, l'apport a d'autres origines : céréales,
œufs, lait, huiles, certaines viandes et fromages.
En 1924, il a mis en évidence que l'irradiation ultra-violette de la peau d'animaux
rachitiques ou de certaines fractions de leur nourriture, riches en stérols, provoquait la
formation de vitamine D, identifiée au cholécalciférol (colécalciférol) appelé vitamine D
naturelle.
Deluca a montré que l'activité n'était pas due à ces vitamines, mais à leurs méta
bolites hydroxylés en 25 au niveau du foie : la 25-OH-D2 et la 25-OH-D3. Ces deux
composés subissent ensuite, au niveau rénal, une autre hydroxylation en 1a, condui
sant respectivement aux 1a,25-(OH)2-D2 et 1a,25-(OH)2-D3, véritables molécules
actives. Il en découle donc la notion de prohormone pour les vitamines D2 et D3.
Les premières vitamines D introduites en thérapeutique ont été l'ergocalciférol 1
(Stérogyl, 1928 ; Zyma D 2, 1989 ; Uvestérol D, 1990), le colécalciférol 2 (Vitamine D3
B.O.N., 1956; Uvédose, 1990; Adrigyl, 1993), puis certains métabolites hydroxylés :
calcifédiol ou 25-hydroxycalciférol 3 (Dédrogyl, 1976), calcitriol ou 1a,25-dihydroxycho-
lécalciférol 4 (Rocaltrol, 1985), alfacalcidol ou la-hydroxycholécalciférol 5 (Un-alfa, 1984).
2. STRUCTURE
Les vitamines D sont des sécostéroides, résultant de la scission de la liaison entre les
carbones 9 et 10 du cycle B du stérol initial. Cette coupure est le plus souvent réalisée
par l'irradiation ultra-violette d'un précurseur comportant, impérativement, un enchaî-