Page 76 - Traité de Chimie Thérapeutique 4 Médicaments en relation avec des systèmes hormonaux
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           I. MÉDICAMENTS DES HYPERURICÉMIES ET DE LA GOUTTE

           2.3.8.  Contre-indications
           -  Sujets allergiques.
           -  La voie IV est contre-indiquée chez les sujets atopiques.
           -  L'urate-oxydase est contre-indiquée chez les malades présentant un déficit en
             G6PD.
           -  Grossesse ou suspicion de grossesse.

           2.3.9.  Précautions d'emploi
           Compte-tenu du risque de réactions allergiques rapportées lors de l'administration
           par voie IV, il est conseillé de préférer la voie IM profonde chaque fois que cela est
           possible.
             La survenue de manifestations allergiques impose l'arrêt immédiat du traitement.
             Chez les goutteux, au cours des premiers jours de traitement, l'association avec la
           colchicine est souhaitable.

           2.3.10.  Voies d'administration - Posologie
           L'urate-oxydase spécialisée sous le nom d'Uricozyme se présente sous forme d'une
           préparation injectable :
           -  lyophilisât renfermant 1000 unités d’enzyme,
           -  solvant : solution de phosphate de potassium et de glucose,
           - voies d'administration
             •  voie IM profonde,
             •  voie IV directe ou perfusion.
           N.B. Eviter d'associer l’Uricozyme avec des solutions de caractère acide.
           Posologie
           Une ampoule par jour (1 000 unités) pendant 12 jours, quel que soit le poids du
           malade.
             L'urate-oxydase est inscrite sur la liste I des substances vénéneuses (ex Tableau A).


           3. MÉDICAMENTS DE LA CRISE AIGUË DE GOUTTE

           3.1.   COLCHICINE
           La colchicine est un alcaloïde extrait des graines d'une Uliacée : Colchicum autum
          nale (Colchicoïdées). Les propriétés toxiques du Colchique étaient connues depuis la
          plus haute antiquité. Cette plante a été l'un des instruments de la célèbre Medée et
          son emploi dans l'art des poisons fut décrit par Dioscorides en 78 avant Jésus-Christ.
          A l'époque byzantine, l'extrait de colchique fut utilisé avec succès dans les crises de
          goutte. A la Renaissance, le colchique considéré comme poison, cessa d'être utilisé.
           En 1780, Nicolas Husson préconisa pour traiter la goutte l'utilisation de son eau médi­
          cinale, extrait simple du colchique d'automne. La colchicine fut isolée par Pelletier et
           Caventou en 1820 ; des études structurales furent commencées par Zersel en 1880 et
          c'est Dewar en 1949 qui établit la structure définitive de la colchicine.
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