Page 75 - Traité de Chimie Thérapeutique 4 Médicaments en relation avec des systèmes hormonaux
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           2.3-4. Données pharmacocinétiques
           L’urate-oxydase est uniquement administrée par voie intraveineuse ou intramuscu­
           laire, en raison de sa dénaturation par les sucs digestifs. La durée de vie plasmatique
           est de 3 à 4 jours chez les sujets dont les fonctions rénales sont normales et de 6 à 9
           jours chez les insuffisants rénaux.

           2.3.5.  Propriétés pharmacologiques
           Le mode d'action de l’urate-oxydase est original, très différent de celui des autres thé­
           rapeutiques de la diathèse urique. Elle entraîne, in vivo comme in vitro, la dégradation
           de l'acide urique en allantoïne. L'allantoïne, dix fois plus soluble que l'acide urique, ne
           cristallise pas aux concentrations atteintes dans les liquides biologiques et s’élimine
           facilement par le rein. Ainsi en accélérant le métabolisme de l'acide urique, l’urate-
           oxydase augmente l'élimination des déchets puriniques sans entraîner de risque de
           cristallisation au niveau du tubule et des voies urinaires.
             L’urate-oxydase exerce son action en amont du filtre rénal, au niveau du plasma.
           L'étude de Gross a contribué à préciser le lieu d'action de l’urate-oxydase et a
           confirmé son point d'impact extra-rénal.
             L’urate-oxydase intervenant en fin de chaîne catabolique, ne modifie pas le méta­
           bolisme fondamental des purines.

            2.3-  6. Indications
            L’urate-oxydase est le seul médicament des hyperuricémies sévères, primitives ou
            secondaires.
              En néphrologie : insuffisance rénale chronique ou aiguë, lithiase urique, hémodia­
            lyse.
              Au cours d'hémopathies malignes traitées par les cytolytiques.
              Gouttes sévères polyarticulaires tophacées, avec lithiase urique ou avec insuffi­
            sance rénale.
              Au cours des cures de jeûne des obèses.
              En ophtalmologie : manifestations oculaires de l’hyperuricémie (dégénérescence
            maculaire sénile).
              Son utilisation est cependant limitée par la nécessité d'injections IV et IM répétées
            et par l'apparition fréquente d'anticorps au cours de la deuxième semaine de traite­
            ment.

            2.3.7.   Effets indésirables
            Manifestations allergiques : fièvre, urticaires, éosinophilie, œdème de Quincke, excep­
            tionnellement réactions anaphylactiques sévères (choc, bronchospasme). Ces effets
            sont plus particulièrement observés lors de l'administration IV chez des sujets ayant
            des antécédents d'allergie.
              La survenue d'accès de goutte peut être observée, dans de très rares cas, malgré
            la prise de colchicine.
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