Page 87 - Traité de Chimie Thérapeutique 4 Médicaments en relation avec des systèmes hormonaux
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             Au bout de la 24e heure, un état de choc peut s'installer avec détresse respiratoire,
           parfois septicémie à Gram négatif ou hémorragie sévère.
             Vers le 5e jour, une insuffisance médullaire avec leucopénie et thrombopénie appa­
           raît. Le décès est possible entre le 7e et le 15e jour de l'évolution.
             Le traitement de l'intoxication est symptomatique, visant surtout à corriger les
           désordres hydro-électrolytiques et à prévenir les accidents septicémiques.
           Interactions médicamenteuses
           On ne signale aucune interaction entre la colchicine et les autres médicaments hypo-
           uricémiants.
             La prescription de colchicine est dangereuse si des traitements par des agents cyto­
           statiques ou des médicaments toxiques pour la lignée granulocytaire sont en cours.
             La colchicine diminue l'absorption de la vitamine B12.
           Formes et voies d'administration, posologie
            La colchicine est inscrite sur la liste I des substances vénéneuses : elle est adminis­
           trée généralement par voie orale. Elle est disponible sous forme de comprimés
           sécables dosés à 1 mg, spécialisés sous le nom de Colchicine Houdé. On la trouve
           également sous forme de comprimés dragéifiés dosés à 1 mg de principe actif, en
            association avec 50 mg d'iodure de tiémonium, 15 mg de phénobarbital et 12,5 mg
            de poudre d'opium, spécialisée sous le nom de Colchimax.
              Le début du traitement de l’accès aigu de goutte commence par une dose
            d'attaque de 3 ou même 4 mg de colchicine le premier jour, par doses de 1 mg espa­
            cées de 2 heures ; les 2 jours suivants, la posologie est réduite à 2 mg, puis à 1 mg
            pendant environ 10 jours.

            3.2.  AUTRES MÉDICATIONS
            Les anti-inflammatoires non stéroïdiens sont aussi très actifs sur la crise aiguë
            de goutte et sont souvent utilisés en cas d'intolérance à la colchicine. La phénylbuta-
            zone (1952) et l'indométacine (1963) furent les premiers anti-inflammatoires non sté­
            roïdiens à être prescrits dans la crise de goutte. De nombreuses études cliniques ont
            montré que leur efficacité était comparable à celle de la colchicine, avec un taux de
            succès de 80 à 90 %.
              •  L'indométacine, à la posologie de 100 à 150 mg par jour, a souvent une bonne
            action contre l'accès goutteux et ne modifie pas l'uricémie.
              •  La phénylbutazone est le médicament le plus puissant de l'accès de goutte : il
            s'agit d'ailleurs de l’une de ses rares indications actuelles. La posologie de 500 mg
            par jour pendant les 2 premiers jours suffit à diminuer l'inflammation articulaire.
            Néanmoins son utilisation est à proscrire chez les malades âgés et les hypertendus,
            mais aussi en cas d’antécédents de gastralgies, d’hémorragie digestive et d'hémopa­
            thies.
              Il a aussi été fait appel aux corticostéroTdes par voie injectable lorsque la crise
            aiguë de goutte ne répond ni à la colchicine, ni aux anti-inflammatoires non stéroï­
            diens ou lorsque l'utilisation de ces médicaments est contre-indiquée.
              La corticothérapie par voie orale, même si elle permet une amélioration immédiate,
            est contre-indiquée car elle expose aux risque de récidive dès l'arrêt du traitement et
            à la corticodépendance.
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