Page 90 - Traité de Chimie Thérapeutique 4 Médicaments en relation avec des systèmes hormonaux
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CHAPITRE 2

            MÉDICAMENTS DU DIABÈTE

                     SUCRÉ UTILISABLES


                        PAR VOIE ORALE


                              COORDONNATEUR : J. HUET




           A. GÉNÉRALITÉS SUR LES DIABÈTES SUCRÉS

           Le diabète sucré est défini comme une élévation anormale, chronique, de la concen­
           tration plasmatique du glucose (à jeun >1,4 g/l : 7,7 mmol/l et en période post-pran-
           diale > 2 g/l : 11 mmol/l).
           Deux grands types de diabète sucré peuvent être distingués :
           - type I ou diabète insulino-dépendant (DID),
           - type II ou diabète non insulino-dépendant (DNID).
             Existent également des diabètes secondaires dus à des pathologies :
           - pancréatiques (cancer, hémochromatose, pancréatite, mucoviscidose),
           - hépatiques (cirrhose avec hypertension portale : insulinopénie secondaire),
           - d'insuffisance rénale (insulinorésistance et hypersensiblité au glucagon),
           - endocriniennes (acromégalie, syndrome de Cushing, hyperaldostérisme, phéochro­
             mocytome, hyperthyroïdie,
           - d'origine iatrogène :
             . médicaments inhibant l'insulino-secrétion : L-asparaginase, azathioprine, p-blo-
               queurs, diazoxide, anticonvulsivants, etc.,
             . médicaments diminuant la sensibilité tissulaire à l'insuline : hormones de le
               contre-régulation (glucagon, hormone de croissance, glucocorticoïdes), estro-
               progestatifs, salidiurétiques...
             On décrit aussi des diabètes sucrés liés à la malnutrition :
           - diabète par fibrose pancréatique (Afrique noire) provoqué sans doute par des glu-
             cosides cyanognétiques contenus dans la racine de manioc, surtout en cas de
             carence en acides aminés,
           - diabète nutritionnel de type jamaïcain, mal connu, mais où la malnutrition de
             l'enfance semble jouer un rôle décisif.
             L'intolérance aux hydrates de carbone qui est un état intermédiaire entre normalité
           et diabète - 25 % des individus atteints développeront un diabète dans les dix ans -
           apparaît si la glycémie à jeun reste < 1,40 g/l (7,7 mmol/l), la glycémie post-prandiale
           entre 1,4 et 2 g/l (7,7 et 11 mmol/l) au cours de prélèvements à diverses heures de la
           journée et > 2g/l lors de la deuxième heure d'une épreuve d'hyperglycémie provoquée
           par voie orale. Le diabète de la grossesse en est un exemple puisque les valeurs gly­
           cémiques sont normales avant et après la période de gestation.
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