Page 93 - Traité de Chimie Thérapeutique 4 Médicaments en relation avec des systèmes hormonaux
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54 MÉDICAMENTS ENRELA TIONA VEC DES SYSTÈMES HORMONAUX
Dans le DNID, il y aurait anomalie intrinsèque du fonctionnement de GLU T-4 et
anomalie - au niveau pancréatique - de GLU T-2.
Lorsque l’insuline se fixe sur son récepteur membranaire, la modification conforma
tionnelle de ce dernier permet à sa région interne de phosphoryler des protéines
cibles dont les transporteurs du glucose. Les vésicules contenant les transporteurs
GLU T-4 se déplacent alors (translocation) vers la membrane plasmique, fusionnent
avec elle, accélérant le transport du glucose. Un système de recyclage intracellulaire
(formation d'endosomes, puis retour aux vésicules) permet de réinternaliser le trans
porteur. Tant que l'insuline est fixée à son récepteur, les vésicules restent fusionnées
à la membrane ; une diminution de la quantité d'insuline interrompt le cycle et les
transporteurs restent dans les vésicules intra-cellulaires.
Chez l'animal, puis chez l'Homme, une diminution du transport du glucose sous
l'influence de l'insuline dans les tissus adipeux en cas de DID et de DNID a été mon
trée. Cette diminution du transport dans les adipocytes est associée à une réduction
de l'ARN messager codant pour GLU T-4. Le traitement à l'insuline permet de restau
rer une expression normale du transporteur T-4. Il est à noter que chez les obèses
non diabétiques, se manifeste une diminution moins importante de cette expression
dans les adipocytes.
D'autre part, il y aurait dans l'état diabétique non insulino-dépendant une diminu
tion spécifique - et non pas secondaire à l'hyperglycémie ou à l'hyperinsulinisme - de
l'expression de GLU T-2 dans les cellules 0. Ce défaut serait responsable de la perte
de sensibilité pancréatique au glucose avec disparition - au moins partielle - de la
phase précoce de la sécrétion d'insuline. Même s'il demeure certain que la glucoki-
nase constitue le facteur limitant dans la sensibilité de la cellule 0 au glucose, la dis
parition de GLU T-2 qui n'est pas la cause du DNID en est le marqueur le plus pré
coce.
3. LES COMPLICATIONS DU DIABÈTE
A côté des modifications glycémiques pouvant conduire aux comas éventuellement
compliqués d'acidocétose, les deux grandes formes de diabète sucré peuvent provo
quer plus au moins rapidement des désordres micro ou macrovasculaires et des
modifications métaboliques.
3.1. COMPLICATIONS MICRO VASCULAIRES
3-1.1. Rétinopathies
De nombreux facteurs peuvent jouer un rôle dans l'apparition - souvent caractérisée
par des micro-anévrysmes - de la rétinopathie diabétique, mais l'âge du patient et la
durée de la maladie semblent déterminants et il existe des différences nettes selon le
type de diabète :
- dans le DID, la rétinopathie proliférative se développe rarement avant 10 ans mais
présente une prévalence d'au moins 50 % à 20 ans de pathologie,
- dans le DNID, il s'agit de maculopathie dont la prévalence totale est de 10 % avec
la moitié après 10 ans de maladie diagnostiquée.