Page 93 - Traité de Chimie Thérapeutique 4 Médicaments en relation avec des systèmes hormonaux
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            Dans le DNID, il y aurait anomalie intrinsèque du fonctionnement de GLU T-4 et
          anomalie - au niveau pancréatique - de GLU T-2.
            Lorsque l’insuline se fixe sur son récepteur membranaire, la modification conforma­
          tionnelle de ce dernier permet à sa région interne de phosphoryler des protéines
          cibles dont les transporteurs du glucose. Les vésicules contenant les transporteurs
          GLU T-4 se déplacent alors (translocation) vers la membrane plasmique, fusionnent
          avec elle, accélérant le transport du glucose. Un système de recyclage intracellulaire
          (formation d'endosomes, puis retour aux vésicules) permet de réinternaliser le trans­
          porteur. Tant que l'insuline est fixée à son récepteur, les vésicules restent fusionnées
          à la membrane ; une diminution de la quantité d'insuline interrompt le cycle et les
          transporteurs restent dans les vésicules intra-cellulaires.
            Chez l'animal, puis chez l'Homme, une diminution du transport du glucose sous
          l'influence de l'insuline dans les tissus adipeux en cas de DID et de DNID a été mon­
          trée. Cette diminution du transport dans les adipocytes est associée à une réduction
          de l'ARN messager codant pour GLU T-4. Le traitement à l'insuline permet de restau­
          rer une expression normale du transporteur T-4. Il est à noter que chez les obèses
          non diabétiques, se manifeste une diminution moins importante de cette expression
          dans les adipocytes.
            D'autre part, il y aurait dans l'état diabétique non insulino-dépendant une diminu­
          tion spécifique - et non pas secondaire à l'hyperglycémie ou à l'hyperinsulinisme - de
          l'expression de GLU T-2 dans les cellules 0. Ce défaut serait responsable de la perte
          de sensibilité pancréatique au glucose avec disparition - au moins partielle - de la
          phase précoce de la sécrétion d'insuline. Même s'il demeure certain que la glucoki-
          nase constitue le facteur limitant dans la sensibilité de la cellule 0 au glucose, la dis­
          parition de GLU T-2 qui n'est pas la cause du DNID en est le marqueur le plus pré­
          coce.

           3.   LES COMPLICATIONS DU DIABÈTE

          A côté des modifications glycémiques pouvant conduire aux comas éventuellement
          compliqués d'acidocétose, les deux grandes formes de diabète sucré peuvent provo­
           quer plus au moins rapidement des désordres micro ou macrovasculaires et des
           modifications métaboliques.

           3.1.  COMPLICATIONS MICRO VASCULAIRES

           3-1.1. Rétinopathies
           De nombreux facteurs peuvent jouer un rôle dans l'apparition - souvent caractérisée
           par des micro-anévrysmes - de la rétinopathie diabétique, mais l'âge du patient et la
           durée de la maladie semblent déterminants et il existe des différences nettes selon le
           type de diabète :
           -  dans le DID, la rétinopathie proliférative se développe rarement avant 10 ans mais
           présente une prévalence d'au moins 50 % à 20 ans de pathologie,
           -  dans le DNID, il s'agit de maculopathie dont la prévalence totale est de 10 % avec
           la moitié après 10 ans de maladie diagnostiquée.
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