Page 96 - Traité de Chimie Thérapeutique 4 Médicaments en relation avec des systèmes hormonaux
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2. MÉDICAMENTS DU DIABÈTE SUCRÉ UTILISABLES PAR VOIE ORALE 57
- insulines dites "humaines" obtenues soit par modification d'acide-aminés des hor
mones animales, soit par génie génétique.
Les insulines, actuellement non actives par voie orale, ne seront pas traitées dans
ce chapitre.
4.2.2. Médicaments du DNID actifs par voie orale
Pour le DNID, après l'échec éventuel des mesures diététiques, on recourt habituelle
ment à la prescription de médicaments actifs par voie orale :
- sulfonylurées,
- biguanides.
Cependant, certains patients porteurs du DNID, rebelles à ces traitements, doivent
bénéficier d'un apport d'insuline.
Dans certains pays sont, de plus, disponibles un petit nombre de molécules per
mettant des traitements complémentaires tels que les inhibiteurs de l'a-glucosidase et
les inhibiteurs de l'aldose réductase pour tenter de retarder ou d'améliorer les cata
ractes diabétiques.
Enfin de nombreuses autres classes de médicaments sont en cours d'étude ou de
développement.
4.2.3. Méthodes d'étude des médicaments du diabète
4.2.3.1. EFFET INSULINAGOGUE
La propriété de provoquer la sécrétion d'insuline peut être mise en évidence sur des
animaux normaux, par exemple en étudiant les variations suivantes :
- baisse de la glycémie pour chaque dose, en fonction du temps ; il est souvent
nécessaire d'observer les effets au-delà de 48 heures surtout si l'on souhaite analy
ser d'éventuels effets extra-pancréatiques,
- pourcentage d'évolution glycémique en fonction du logarithme de la dose ;
méthode classique pour comparer les produits entre eux
- activité hypoglycémique intégrée selon Loubatieres permettant d'observer les effets
sur plusieurs heures et également de comparer les produits entre eux,
- activité insulinosécrétoire sur une préparation de pancréas isolé et perfusé,
- dosage de l'insuline libérée etc.
4.2.3.2. MODÈLES DE DIABÈTES EXPÉRIMENTAUX
Les pancréatectomies éliminant plus de 95 % de la glande sont très peu utilisées
maintenant car difficiles, coûteuses en temps et mal supportées par les animaux.
On préfère les diabètes expérimentaux obtenus chez l'animal par destruction chi
mique (figure 1) des îlots p à l'aide d'alloxane (2,4,5,6-tétraoxohexahydropyrimidine)
ou de ses dérivés, souvent délicats à mettre en œuvre (faible stabilité en solution, toxi
cité générale et difficulté de prévoir l'importance de l'effet diabétogène), aussi est-ce
surtout la streptozotocine : 2-désoxy-2-[[(méthylnitrosoamino)-carbonyl]amino]-D
-glucopyranose qui est utilisée.
Divers protocoles sont proposés : dose unique plus élevée si l'animal est à jeun car
le glucose protège de la toxicité du produit ou bien injections multiples de doses
faibles.