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LIBÉREZ VOTRE CERVEAU !
                    cœur et votre intuition. Ils savent déjà, d’une certaine façon, qui
                    vous voulez vraiment devenir. Tout le reste est secondaire. »


                    Quelle claque ! Jobs disait à des universitaires de faire exactement
                  le contraire de ce qu’ils font tous les jours. La reconnaissance des
                  pairs ? Oubliez ça ! Ne laissez pas l’opinion des autres troubler
                  votre voix intérieure ! Ayez le courage de suivre votre cœur et
                  votre intuition…
                    L’école moderne a remplacé notre cœur et notre intuition dans
                  la définition de notre destin, de notre identité, et nous n’avons pas
                  gagné au change. Nous avons laissé quelque chose d’extérieur nous
                  définir, alors que cette prérogative sacrée ne pouvait venir que de
                  l’intérieur de nous‑ mêmes. Et laisser l’extérieur nous définir, c’est
                  une aliénation lente mais abominable, un esclavage qui ne dit pas
                  son nom et auquel les esclaves finissent par collaborer. Une neuro‑
                  sagesse que j’ai apprise sur le tas : ne laissez personne d’autre que
                  vous‑ même définir qui vous êtes. Vous connaître vous‑ même est
                  votre devoir le plus absolu dans la vie. Tant que vous le négligez,
                  vous n’êtes pas libre. Aussi, tant que vous laissez les autres vous
                  définir, vous n’êtes pas libre.
                    Dans la vie notée, il faut se conformer au moule. Dans la vraie
                  vie, si vous le faites, vous êtes mort (au sens de Pierre Rabhi). Vous
                  êtes incarcéré de boîte en boîte, du berceau au tombeau, du parc
                  jusqu’au cercueil. Car ce parc de bébé, qui n’est ni bon ni mauvais
                  a priori, nous ne le quittons jamais, nous en créons d’autres, intel‑
                  lectuels, politiques, auxquels nous cédons notre liberté. Biberonnés
                  à cette incarcération en série qu’est la modernité, nous finissons
                  par admettre que l’un ou l’autre politicien nous déclare sans un
                  accroc dans la voix : « La sécurité, c’est la première des libertés. »
                    Pourquoi le contredire, si c’est déjà ce que nous pensons de
                  notre vie mentale ? Mais l’état d’Homo sapiens sapiens, son état
                  original, sur plus des cent cinquante mille premières années de
                  son existence, ce fut la liberté avant la sécurité. La liberté est mère
                  de toutes les productions humaines, dont la sécurité, l’inverse n’est
                  pas vrai. Point.
                    Dans la vie notée, il faut absolument rester à sa place, ne serait‑ ce
                  que pour demeurer « notable », « évaluable ». Dans la vraie vie, si
                  vous êtes resté à votre place, vous avez raté l’existence, car vous avez


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