Page 9 - J'aime autant te hair
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s’agglutiner dans les couloirs, ou derrière un écran ordinateur. J’observe
                      incrédule un tel tumulte. Mon bureau se trouve au dernier étage de
                      l’immeuble, adjacent celui du responsable de l’hôtel. J’emprunte un
                      ascenseur dans le couloir damier et trépigne d’impatience à la fermeture

                      des portes. Quelqu’un d’autre vient s’y incruster. C’est un homme au
                      visage imberbe, plutôt jeune et séduisant, qui sent le Magnolia. Ce dernier
                      porte un costume en toile de laine et mohair noire, une veste col tailleur
                      deux boutons, deux poches rabats et une fente. Ne prenons pas la peine de
                      dire bonjour, le nouveau venu admire son reflet dans le miroir. Celui-là
                      par contre, doit être imbu de sa petite personne. Je ne peux m’empêcher

                      de lorgner ses cheveux coupés courts et ses épaules larges. Il donne
                      vraiment l’impression du prototype de Batman, même si sa gueule d’ange,
                      n’est rien en comparaison à celles des Magnus.
                             Je recule, non pas intimider, dans un coin isolé. Il ne me prête guère
                      la moindre attention, ce qui n’est pas plus mal. J’en profite alors pour

                      écouter de la musique en sourdine. I’m Gonna Sit Right Down And Cry
                      (Over You), d’Elvis Presley. Parfait, voilà monsieur beau gosse qui
                      fulmine, à cause des boutons d’ascenseur qui refusent de coopérer.
                             La pastille verte au-dessus de sa tête, s’illumine au carillon d’une
                      sonnerie. Nous nous y attelons inconfortables. Cependant, la manœuvre
                      d’électricité nous prend au dépourvue, secouant à plusieurs reprises
                      l’ascenseur, qui tire sa révérence dans le noir.

                             _ Parfait, maintenant je me retrouve au beau milieu du huitième,
                      sans éclairage ni réseau. Quelle aubaine, merci Zacharie pour tes loyaux
                      services, vraiment.
                             Exaspéré, cet homme donne un coup de pied qui raisonne dans le
                      métal. Je sursaute devant tant d’animosité.

                             _ Mais vous êtes complètement malade, de faire peur aux gens de
                      cette façon. Bon sang vous n’êtes pas seul dans cet ascenseur. Je
                      l’apostrophe sentant mes nerfs à vifs.
                             _ Bah voyons, parce qu’il y a quelqu’un d’autre par ici, ça promet,
                      je ne te vois pas puisqu’on est dans le noir, si tu sembles l’oublier. Son
                      ton péremptoire est calomnieux.
                             _ J’avais remarqué, pas besoin d’être odieux, et puis d’ailleurs

                      c’était quoi cette façon de parler ? Zach ne vous a rien fait.
                             _ Mais vous êtes qui d’abord, on peut savoir ? Qui vous donne le
                      droit de me parler sur ce ton mademoiselle « je me mêle des affaires des
                      autres » ? fut la réplique, un peu raide.
                             _ Je travaille ici et Zach est un ami de la famille, alors si vous osiez

                      encore une fois trainer son nom dans la boue, je peux vous garantir que…


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