Page 106 - Revue LITAR 2019
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17 - ARTHRODÈSE ET ARTHROPLASTIE DE LA PREMIÈRE
ARTICULATION MÉTATARSO-PHALANGIENNE DANS LE
TRAITEMENT DU HALLUX RIGIDE : ETUDE COMPARATIVE
Haddouk L., Znagui T., Elmokhtar A., Rafrafi A., Moalla M., Nouisri L.
Service d’orthopédie et traumatologie., Hôpital militaire principal d’instruction
de Tunis, Tunisie
Introduction :
L’hallux rigidus est une maladie dégénérative de la première articulation métatarso-
phalangienne (MTF), qui se manifeste par une douleur et une perte de mobilité. Le
traitement chirurgical est indiqué lorsque le traitement conservateur échoue. Le but
de cette étude est d’évaluer et de comparer le traitement de l'hallux rigidus par une
arthrodèse ou par une arthroplastie de la la première articulation métatarso-
phalangienne.
Matériels et méthodes :
Entre 2009 et 2018, 20 patients souffrant d'hallux rigidus ont été traités. Huit
patients ont eu une arthrodèse et douze patients ont eu une arthroplastie totale au
MTF. L'âge moyen était de 57,6 ans dans le groupe soumis à une arthroplastie et de
63,5 ans dans le groupe soumis à une arthrodèse. Le recul moyen était de 47,7 mois
dans le groupe arthroplastie et de 40,1 mois dans le groupe arthrodèse. La douleur
a été évaluée selon l’échelle visuelle analogique (EVA) et le résultat fonctionnel
était évalué selon le score AOFAS-HMI.
Résultat :
Tous les patients ont signalé une amélioration significative de la douleur et de l'état
fonctionnel après la chirurgie. Les patients soumis à une arthroplastie ont rapporté
de meilleurs résultats fonctionnels sur l'échelle AOFAS-HMI (90,8 vs 65,4, p =
0,001) et un meilleur contrôle de la douleur (1,6 vs 4,1, p = 0,007) par rapport au
groupe soumis à une arthrodèse. Tous les patients étaient satisfaits, amélioraient
leur qualité de vie et accepteraient de subir une nouvelle intervention chirurgicale
dans le groupe arthrodèse et un seul patient du groupe arthroplastie n’aurait pas à
subir de nouvelle opération. Il y avait un cas d'infection dans le groupe de patients
soumis à une arthroplastie et 2 cas de pseudarthrose dans le groupe soumis à une
arthrodèse.
Conclusion :
L'arthrodèse procure un soulagement de la douleur et des résultats satisfaisants,
mais modifie la biomécanique de la démarche. À l'instar de l'arthrodèse,
l'arthroplastie améliore considérablement la douleur et constitue une alternative plus
physiologique pour mieux conserver la mécanique du pied. D'autre part, cette
technique est plus chère et est susceptible de s'user et d'échouer avec le temps.
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