Page 207 - Revue LITAR 2019
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104 : ÉVALUATION DU RISQUE CARDIOVASCULAIRE AU COURS DE
                LA POLYARTHRITE RHUMATOÏDE : QUEL DEGRÉ D’IMPLICATION
                DES RHUMATOLOGUES ?

                Chérif N.(1,2), Miladi S.(1), Fazaa A.(1), Hamdi O.(1), Ouenniche K. .(1),
                Souabni L.(1), Kassab S.(1), Chekili S.(1), Ben Abdelghani K.(1), Laatar A.(1)
                 (1) Service de rhumatologie, hôpital Mongi Slim, Tunis, Tunisie. (2) Service de
                cardiologie, hôpital Habib Bougatfa, Bizerte, Tunisie.


                Introduction :
                Les maladies cardiovasculaires représentent la première cause de mortalité au cours
                de la Polyarthrite Rhumatoïde (PR). Afin de prévenir ce sur-risque de mortalité,
                certaines  sociétés  savantes  de  Rhumatologie  ont  établi  des  recommandations  à
                suivre. Dans cette étude, notre but était d’évaluer le degré d’application de ces
                recommandations et le degré d’implication des rhumatologues dans l’évaluation du
                risque cardio-vasculaire (RCV) en pratique quotidienne.
                Matériels et méthodes :
                Une étude transversale prospective incluant des patients atteints de PR a été menée
                dans le service de Rhumatologie du centre hospitalo-universitaire de Mongi Slim.
                Tous les patients PR ayant été admis en hospitalisation ou à l’hôpital du jour sur
                une  période  d’un  mois  à  partir  du  14  janvier  2019  ont  été  recensés.  A  travers
                l’interrogatoire des patients PR et l’analyse de leurs dossiers, le degré d’application
                des recommandations de l’EULAR 2016 pour la prise en charge du RCV a été
                évalué.
                Résultat :
                Cinquante patients PR étaient inclus dans cette étude, âgés en moyenne de 55,9 ans
                [28-80 ans]. La maladie évoluait en moyenne depuis 10,39 ans [1-23 ans]. La PR
                était FR + chez 34 patients (68%), ACPA+ chez 32 patients (64%) et érosive chez
                40  patients  (80%). Vingt patients  (40%)  étaient  hypertendus,  douze diabétiques
                (24%) et neuf dyslipidémiques (18%) sous statine. A l’interrogatoire, 21 patients
                (42%) savaient que leur maladie était associée à un haut RCV. Chez 13 patients
                (26%)  la  source  d’information  était  le  rhumatologue.  Quinze  patients  (30%)
                savaient que le RCV était corrélé à l’activité de la maladie. Onze d’entre eux (22%)
                ont  été  informés  par  le  rhumatologue.  Après  analyse  des  dossiers,  les  scores
                d’évaluation du RCV (table SCORE ou FRAMINGHAN) n’ont jamais été calculés.
                La réévaluation du RCV à chaque changement de traitement n’a pas été faite. Un
                arrêt du tabac a été conseillé chez tous les patients tabagiques. Des conseils hygiéno-
                diététiques ont été fournis à 35 patients (70%). L’indice de masse corporelle a été
                calculé chez 34 patients (78%) mais le périmètre abdominal n’a jamais été pris. Un
                bilan  lipidique  a  été  demandé  chez  30  patients  (60%)  dont  8  (16%)  de  façon    118
                annuelle mais le calcul du LDL Cholestérol n’a jamais été fait. Aucun des patients
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